DS0101 -

Influence de l'urbanisation sur les populations de vertébrés: une approche éco-physiologique – URBASTRESS

Résumé de soumission

Les projections démographiques prédisent que, d’ici 2050, 70% de la population humaine vivra en ville. Garantir la qualité de vie des populations urbaines apparaît comme un défi majeur pour les décennies à venir. Les villes sont considérées à juste titre comme l’un des environnements où les changements globaux sont les plus rapides et intenses. Elles sont souvent perçues comme des déserts écologiques où les conditions s’avèrent être défavorables à la santé et au bien-être psychologiques des populations humaines. Cependant, certains vertébrés sauvages habitent dans cet environnement et l’étude de ces espèces sentinelles peut permettre de comprendre les conséquences de l’urbanisation sur les vertébrés sauvages, et par extension sur l’homme.

Dans ce contexte, URBASTRESS se focalisera sur une espèce d’oiseau urbain par excellence, le moineau domestique, afin d’évaluer les coûts et bénéfices de l’urbanisation pour les vertébrés urbains. Cette espèce est pertinente car elle est l’une des seules à dépendre exclusivement de l’activité humaine. De plus, plusieurs populations européennes ont décliné durant les dernières décennies, suggérant une influence négative de l’intensification urbaine pour cette espèce. Pour atteindre notre objectif, nous utiliserons une approche multidisciplinaire innovante fondée sur la démographie, la physiologie, l’écologie et la parasitologie. En s’appuyant sur différentes échelles d’investigation (de l’individu à la population), nous fournirons des explications fonctionnelles pour comprendre les causes des évolutions de populations urbaines de moineaux. Nous étudierons précisément les mécanismes physiologiques liés à l’allostasie car ils nous permettront non seulement d’évaluer les contraintes et bénéfices de l’environnement urbain, mais également de tester si ces mécanismes physiologiques sont suffisamment flexibles pour permettre aux individus de s’ajuster à cet environnement si particulier. Nous étudierons ainsi les mécanismes de la régulation du stress, de l’énergie et de l’immunité car nous pressentons qu’ils jouent un rôle clé dans la capacité d’ajustement des vertébrés à plusieurs contraintes urbaines (bruit, pathogènes, contrainte énergétique). Cette approche écophysiologique nous permettra d’atteindre nos objectifs et de mieux comprendre (1) l’impact relatif de différentes caractéristiques environnementales urbaines sur les performances individuelles (coûts/bénéfices) ; (2) la capacité des individus à ajuster leur phénotype afin de répondre aux exigences de l’urbanisation ; (3) si l’environnement urbain est un « piège écologique » pour cette espèce.

D’un point de vue pratique, nous établirons tout d’abord un suivi démographique à large échelle pour évaluer les caractéristiques de l’environnement urbain et pour comprendre leur impact sur la démographie de cette espèce. Nous déterminerons ensuite les contraintes physiologiques que l’environnement urbain impose aux organismes. Nous examinerons également les ajustements physiologiques que ces organismes mettent en place pour y faire face. Finalement, nous mesurons l’impact de ces contraintes et de ces ajustements physiologiques sur la « fitness » des individus. Lors de toutes ces étapes, nous utiliserons une approche expérimentale pour tester nos hypothèses. Le succès de ce projet est garanti par l’expertise de l’équipe, ainsi que par les résultats préliminaires et prometteurs obtenus récemment.

Ce projet présente un fort potentiel pour avoir un écho important auprès du plus grand nombre (scientifiques, étudiants, médias, gestionnaires) car il repose sur des approches multiples (écologie, physiologie, démographie) et implique de nombreux acteurs (scientifiques, étudiants, collectivités, volontaires). En conclusion, URBASTRESS doit améliorer nos connaissances sur les contraintes et adaptations associées au milieu urbain et devrait ainsi permettre d’émettre des conseils et des avis afin d’améliorer la gestion de la biodiversité en milieu urbain.

Coordination du projet

Frederic ANGELIER (Centre d'Etudes Biologiques de Chizé)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CEBC-CNRS Centre d'Etudes Biologiques de Chizé

Aide de l'ANR 286 200 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2016 - 48 Mois

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