Blanc SHS 2 - Blanc - SHS 2 - Développement humain et cognition, langage et communication

Aux prémisses de la cognition humaine et du langage: Classes d'équivalence et catégorisation chez le primate non humain – premilang2

AUX ORIGINES DU LANGAGE

CAPACITES DES SINGES A UTILISER DES STIMULI DE MANIERE INTERCHANGEABLE.

Objectifs

Notre système cognitif à une capacité remarquable à exprimer des idées et des concepts de manières différentes. Par exemple pour se référer à l’objet « chat », on peut tout aussi bien prononcer le mot chat, écrire le mot chat ou dessiner un chat, et toutes ces expressions d’un même concept sont potentiellement interchangeables ou fonctionnellement équivalentes. La capacité à regrouper sous une même classe des expressions différentes d’une même réalité est essentielle à la pensée symbolique, et au langage. Sidman & Taiby (1982) ont proposé que la formation de classes d’équivalence entre stimuli résulte de d’apprentissages associatifs relativement simples, donc potentiellement accessibles à l’animal. Pourtant, un examen de la littérature suggère que l’animal a la plus grande difficulté à regrouper des stimuli dans des classes d’équivalence. Cette difficulté doit avoir des effets en cascade sur l’ensemble des processus pour lesquels les entités cognitives doivent être utilisées de manière interchangeable, par exemple dans les domaines de la catégorisation, la communication référentielle, et la pensée abstraite ou symbolique. L’objectif de Premilang2 était d’étudier la capacité des singes à traiter des stimuli de manière interchangeable, et à la comparer aux performances d’humains testés dans les mêmes conditions. Ce projet vise donc à fournir des informations sur les précurseurs phylogénétiques de la cognition humaine et du langage.

Les travaux sur le singe ont été réalisés sur la plateforme “Primate Cognition and Behavior” (PCB) installée sur le site de la station de primatologie de Rousset sur Arc. Il s’agit d’une plateforme unique en son genre, car les singes qui y vivent en groupe social (des babouins du genre Papio papio) ont un accès libre à des ordinateurs installées en périphérie de leur enclos. Les ordinateurs permettent de présenter des tâches de complexités différentes sur des écrans tactiles. Les réponses correctes aux problèmes posés sont renforcées par des récompenses alimentaires. Cet outil permet une très grande efficacité dans la recherche, car de nombreux singes peuvent être testés en parallèle, sans les contraindre d’aucune manière, et sur des tâches impliquant un grand nombre d’essais. Les tâches proposées aux singes ont également été proposées à des humains, afin d’identifier les différences cognitives entres espèces

Nous avons proposé aux singes d’apprendre des réseaux d’associations entre stimuli, pour découvrir que leurs difficultés principales résident dans l’inversion des relations apprises. Ainsi, si on leur apprend que le stimulus A et associé au stimulus B, et la relation A->-B, ils se montrent incapables d’en dériver la relation symétrique B->A. l’explication du phénomène tient au fait qu’ils semblent accorder une importance particulière au positionnement et à l’ordre des stimuli sur l’écran. Les humains, placés dans les mêmes conditions, négligent davantage cette information de position au profit du traitement des relations entre stimuli.

Ce projet ouvre de nombreuses perspectives pour la compréhension des différences cognitives entre l'homme et l'animal.

Le projet Premilang2 a été le support de publications scientifiques dans les meilleures revues du domaine. Ce projet a également servi de support à trois thèses sur la question de l’origine du langage, et à de nombreuses présentations dans des conférences ou colloques.

Notre système cognitif à une capacité remarquable à exprimer des idées et des concepts de manières différentes. Par exemple pour se référer à l’objet « chat », on peut tout aussi bien prononcer le mot chat, écrire le mot chat ou dessiner un chat, et toutes ces expressions d’un même concept sont potentiellement interchangeables ou fonctionnellement équivalentes. La capacité à regrouper sous une même classe d’équivalence des expressions différentes d’une même réalité est essentielle à la pensée symbolique, et au langage.
Premilang2 a pour objectif d’étudier chez l’animal cette composante essentielle de la cognition humaine. Sidman & Taiby (1982) ont proposé que la formation de classes d’équivalence entre stimuli résulte de d’apprentissages associatifs relativement simples, donc potentiellement accessibles à l’animal. Pourtant, un examen de la littérature suggère que l’animal a la plus grande difficulté à regrouper des stimuli dans des classes d’équivalence. Cette difficulté doit avoir des effets en cascade sur l’ensemble des processus pour lesquels les entités cognitives doivent être utilisées de manière interchangeable, par exemple dans les domaines de la catégorisation, la communication référentielle, et la pensée abstraite ou symbolique.
Dans le contexte de premilang2, nous étudierons la formation de classes d’équivalence chez le babouin en utilisant la plateforme “primate cognition and behavior” (PCB) installée à rousset sur Arc. Il s’agit d’une plateforme unique en son genre, car les singes qui y vivent (des babouins) ont un accès libre à des stations de conditionnement opérant installées en périphérie de leur enclos. Cet outil permet une très grande efficacité dans la recherche, car de nombreux singes peuvent être testés en parallèle, et sur des tâches impliquant un grand nombre d’essais.
Premilang2 est un projet organisé en 5 tâches. La première vise au management du projet. La seconde vise à fournir des données de base sur les capacités des babouins à développer des classes d’équivalence entre stimuli, et leurs limites. La troisième tâche vérifiera dans quelle mesure la formation de classes d’équivalences peut mener à la formation de catégories de type super-ordonnée chez le babouin. Les deux tâches suivantes (4 et 5) s’intéresseront à question de l’intermodalité. Elles reposent sur le fait que l’acquisition de mots favorise la formation de représentations catégorielles et de classes d’équivalence chez l’enfant. Nous testerons la capacité des babouins à former des classes d’équivalence inter-modales (vision-audition) dans différentes conditions, et notamment dans des structures de problèmes impliquant des catégories super-ordonnées.
Ce projet implique deux partenaires, le laboratoire de Psychologie Cognitive et la station de primatologie de Rousset sur Arc.
Prémilang2 est une re-soumission du projet Premilang classé en liste complémentaire dans l’appel ANR blanc de 2012, mais qui n’a pas été financé. Cette nouvelle version du projet tient compte des remarques adressées au projet initial.

Coordination du projet

joel FAGOT (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 139 958 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2013 - 36 Mois

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