Inégalités entre Globalisation et Particularisation – IGEP

La proposition IGEP (Les inégalités entre globalisation et particularisation) correspond à un programme de recherches fondamentales et appliquées sur les transformations de l’appréhension des inégalités dans les théories contemporaines de la justice et au-delà de celles-ci. Ce programme comprend deux parties.

La première conduit une recherche fondamentale visant à établir une cartographie intellectuelle des théories de la justice et de leur devenir. Elle explore l’hypothèse neuve selon laquelle la phase de construction des théories de la justice (1970-1980) est achevée. Cette phase de théorisation par modèles (utilitarisme, libéralisme, libertarianismes, communautarisme, républicanisme) a été enrichie des années 1980 à nos jours par une nouvelle façon d’appréhender les inégalités. Elle insiste sur la façon dont des approches différentes des inégalités (par les ressources, par le bien-être, par les capabilités) complètent ou infléchissent les représentations issues des modèles de théorisation, et retentissent sur la détermination des agenda concernant le traitement du phénomène social ou global de l’inégalisation.

La seconde partie relève d’une recherche appliquée. La réflexion sur l’inégalité inscrite dans le champ sociétal et intersociétal s’y déplace vers des sphères où les inégalités présentent des différences de teneur, d’intensité, de résistance et de devenir. Ce déplacement du regard vers des secteurs d’inégalisation conduira à approfondir l’hypothèse centrale d’une transformation dans l’appréhension des inégalités, au-delà des théories générales de la justice, par intégration d’une pluralité d’approches entretenant une articulation étroite avec des domaines d’application où elles s’entrecroisent selon des combinaisons spécifiques. Ce versant d’IGEP se donnera, pour tester l’hypothèse, trois grands axes de recherche centrés sur des lieux d’émergence des inégalités : les inégalités devant le développement et la question de la justice transitionnelle ainsi que celle de la fracture numérique ; les inégalités entre les cultures et la question de l’inégalité devant la loi et son application ; les inégalités de genre et la question de la justice intergénérationnelle.

Transversales à ces deux parties du projet proposé, d’importantes et indispensables questions d’épistémologie et de méthodologie de la recherche, esquissées dans la proposition, accompagneront la recherche aussi bien fondamentale qu’appliquée, au point d’être recensées ici comme une des trois tâches constitutives du programme.