CULT - Métamorphoses des sociétés. Emergences et évolutions des cultures et des phénomènes culturels.

La religion des Chinois en France – FRANCHIR

La religion des Chinois en France

La première entreprise scientifique d’ampleur à étudier l’expansion chinoise du point de vue religieux et les transformations des systèmes de valeur chinois en contexte européen.

Comprendre l’expansion chinoise dans sa variété

En moins de quatre décennies et dans une grande discrétion, la religion chinoise s’est implantée en France. Le nombre des lieux de pratique a également connu une croissance spectaculaire : petits autels du dieu du Sol et de la richesse dans les restaurants et les lieux commerciaux ; temples communautaires dans lesquels sont vénérées ensemble les divinités bouddhistes, taoïstes et locales ; temples bouddhiques, pour la plupart dans la lignée du Grand Véhicule ; temples des nouvelles religions chinoises. De plus, un nombre impressionnant d’églises protestantes chinoises se créent et se subdivisent de façon dynamique. Tout cela a radicalement changé la situation observable jusqu’aux années 1970 où le catholicisme était la seule identité religieuse revendiquée par des Chinois installés en France. La réalité de cette expansion religieuse passe pratiquement inaperçue dans le contexte de la société française où les questions économiques et démographiques liées à la présence chinoise focalisent l’attention. Pourtant, il s’agit d’un phénomène majeur de transfert religieux, créant des situations inédites de cohabitation religieuse entre les migrants chinois et la société d’accueil.<br />L’objectif de notre projet est de montrer le processus de l’implantation de la religion des Chinois dans ses contextes historique, politique, économique et social depuis les lieux du départ (ex-Indochine, Taiwan, Chine etc.) jusqu’au pays d’accueil ; d’étudier également les pratiques, institutions et mutations religieuses en contexte d’immigration ; de cerner enfin le rôle et l’influence de la religion au sein des populations d’origine chinoise et son impact sur la société française.<br />

Nous nous attachons à faire appel et à croiser diverses méthodologies et concepts issus des sciences sociales au sens large.
- Une approche historique : en histoire sociale, histoire de l’immigration, histoire des courants religieux, qui articule archives écrites et histoire orale et fait largement appel à nos expériences sur le terrain chinois.
- Une approche en sociologie et en anthropologie sociale au travers des enquêtes de terrain, de l’observation participante.

L’avancée théorique attendue est une vision globale de la religion des Chinois en situation de minorité. Notre définition du religieux dans le présent projet est très large, et inclut des pratiques que d’autres chercheurs — et certains pratiquants français — ne qualifieraient pas de « religion », parce qu’idées et pratiques (concernant la morale, la bonne vie, les valeurs) circulent suivant les contextes politiques et sociaux entre les sphères du « religieux » et du « séculier » sans perdre de leur capacité à donner du sens aux individus et aux groupements sociaux. Dans la religion chinoise, les parties n’ont que peu de sens séparées du tout. Il nous reste à montrer comment cela est vrai de la religion en contexte d’immigration.

Les résultats concrets envisagés :
- La synthèse des enquêtes de terrain débouchera sur une base de données informatisée des lieux et institutions avec une version librement accessible et une version réservée à des usagers accrédités (scientifiques, politiques, acteurs sociaux). Un film sur l’histoire de la Religion des Chinois en France est en projet.
- nous organiserons à la fin du projet un colloque international, pour présenter aux milieux scientifiques et aux acteurs sociopolitiques nos résultats de recherche.
- nous publierons deux ouvrages scientifiques, accessibles et largement diffusés. L’un sera coécrit, en français, par les principaux membres du projet, présentant l’histoire et la situation actuelle de la religion des Chinois en France. L’autre, rédigé en anglais, fondé sur les acquis de la partie comparative de la recherche, s’attachera à replacer le cas français dans une analyse des transformations religieuses de la société chinoise globalisée.

Nous nous proposons à travers ce projet d’élaborer un savoir et une grille d’analyse qui permette de répondre aux demandes sociales autant que scientifiques concernant les comportements et les valeurs de la population chinoise large et en pleine expansion sur le terrain français.

- Ji Zhe, « Territoires migratoires et lieux religieux : cartes des religions des Chinois en Île-de-France », in Lucine Endelstein, Sébastien Fath, et Séverine Mathieu (dir.), Dieu change en ville. Religion, espace, immigration, Paris, L’Harmattan, 2010, p. 137-155.

- Pan Junliang, « Les protestants français et l’Asie : l’exemple des Chinois en France », in Sébastien Fath et Jean-Paul Willaime (dir.), La nouvelle France protestante. Essor et recomposition au XXIe siècle, Genève, Labor et Fides, 2011, p. 290-299.

- Hua Hua, « Etude sur les caractéristiques du protestantisme des étudiants chinois protestants à Paris » (en chinois), «Qingnian yanjiu», 6, 2009, p. 64-73.

En moins de quatre décennies et dans une grande discrétion, la religion chinoise proprement dite s’est implantée en France. Le nombre des lieux de pratique a connu une croissance spectaculaire : petits autels du dieu du Sol et de la Richesse dans les restaurants et les lieux commerciaux ; temples communautaires dans lesquels sont vénérées ensemble les divinités bouddhistes, taoïstes et locales ; temples bouddhiques ; temples des nouvelles religions chinoises. De plus, un nombre impressionnant d’églises protestantes chinoises se créent et se subdivisent de façon dynamique. Tout cela a radicalement changé la situation observable jusqu’aux années 1970 où le catholicisme était la seule identité religieuse revendiquée par des Chinois installés en France. La réalité de cette expansion religieuse passe pratiquement inaperçue dans le contexte de la société française où les questions économiques et démographiques liées à la présence chinoise focalisent l’attention. Pourtant, il s’agit d’un phénomène majeur de transfert religieux, créant des situations inédites de cohabitation religieuse entre les migrants chinois et la société d’accueil.
Notre projet est la première entreprise scientifique d’ampleur à étudier l’expansion chinoise du point de vue religieux, et les transformations des systèmes de valeur chinois en contexte européen. L’objectif est de montrer le processus de l’implantation de la religion des Chinois dans ses contextes historique, politique, économique et social depuis les lieux du départ (ex-Indochine, Taiwan, Chine etc.) jusqu’au pays d’accueil ; d’étudier également les pratiques, institutions et mutations religieuses en contexte d’immigration ; de cerner enfin le rôle et l’influence de la religion au sein des populations d’origine chinoise et son impact sur la société française.
L’équipe mise en place pour mener à bien ce projet est pluridisciplinaire (sociologues, anthropologues, historiens) et internationale, elle possède les connaissances de fond de la religion chinoise et l’expérience de terrain en Chine même, sans lesquelles les enquêtes ne pourraient que demeurer superficielles.
Il n’existe à notre connaissance aucun projet comparable mené en Europe. Les divers travaux portant sur l’immigration chinoise en Europe ne disent presque rien des dimensions religieuse et culturelle, se concentrant principalement sur les questions politico-légales et économiques. Les travaux sur les communautés chinoises d’Amérique du Nord ont davantage pris en compte les dimensions religieuses ; mais là encore il s’agit presque toujours de monographies portant sur une religion spécifique, excepté quelques volumes collectifs. La force de notre équipe est d’être compétente sur l’ensemble du champ religieux chinois (christianisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, cultes locaux et ethniques, nouvelles religions, etc.). Ce projet a donc l’ambition de replacer le terrain français et le milieu scientifique français au centre des travaux sur l’expansion chinoise globale et sur les religions dans le monde chinois moderne. Par ailleurs, son enjeu sociétal est d’évaluer du point de vue historique et sociologique la part du religieux et l’impact socioculturel de la croissance sensible et permanente du nombre de Chinois en France.
Depuis fin 2006, notre équipe, a commencé un inventaire des lieux de pratique religieuse des Chinois à Paris et en Île de France. Les tous premiers résultats de cette enquête esquissent une cartographie des lieux de culte d’une diversité et d’une densité absolument inattendues. Le moment est venu, avec le présent projet, de finaliser notre inventaire et de l’associer à des enquêtes thématiques et à une analyse approfondie pour aboutir à une synthèse sur l’histoire et l’état actuel de la religion des Chinois en France, afin de répondre à la demande politique et sociale.Sur le plan scientifique, le projet FRANCHIR doit aboutir à une analyse globale qui aura valeur de modèle pour la sociologie religieuse des communautés chinoises.

Coordination du projet

Ling FANG (Groupe Sociétés Religions Laïcités) – ling.fang@gsrl.cnrs.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS Groupe Sociétés Religions Laïcités

Aide de l'ANR 173 000 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2012 - 36 Mois

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