Blanc SHS 2 - Blanc - SHS 2 - Développement humain et cognition, langage et communication

Existe-t-il une corrélation entre langues et gènes ?-Etudes dans la zone Nord-Ouest en Chine – langeco

Résumé de soumission

Il est souvent difficile d’interpréter un corpus en linguistique sans avoir recours aux autres domaines de recherche. Une percée dans les recherches en linguistique nécessite une nouvelle approche. Peu nombreux sont les linguistes qui profitent consciencieusement des apports récents des sciences naturelles telles que la biologie. Le présent projet essaiera de briser la barrière entre sciences humaines et sciences naturelles en réexaminant la diversité des langues à la lumière des résultats existants de la recherche en linguistique et en génétique.Le projet va étudier la région frontalière entre les provinces de Gansu et Qinghai en Chine. Cette zone est occupée par neuf ethnies différentes, à savoir les peuples Chinois (Han), Hui (Musulman), Santa (Dongxiang), Bao’an (Baonan), Monguor (Tu), Yugur de l’Est, Yugur de l’Ouest, Salar et Amdo (un des dialectes tibétains). Du point de vue linguistique, Santa, Bao’an, Monguor et Yugur de l’Est appartiennent au groupe mongolique relevant de la famille Altaïque tandis que Yugur de l’Ouest et Salar font partie du groupe turcique de la même famille. Cependant, Amdo est classé dans le groupe tibéto-birman dans la famille Sino-Tibétaine. Ces peuples parlent des langues différentes et la langue chinoise, avoisinant ces langues ou encerclée par elles, a subi des changements spectaculaires. Depuis longtemps les gens ont adopté une idée reçue selon laquelle la langue chinoise avait exercé une forte influence sur les langues non-Han étant donné que la première est politiquement et économiquement plus forte. Les recherches récentes nous révèlent qu’au nord-ouest en Chine, la langue chinoise devient méconnaissable après les contacts avec les langues non-Han. Les influences de langue ne sont pas un processus unidirectionnel : la langue chinoise et les langues non-Han ont connu des changements profonds dans cette région. Les généticiens ont déjà réalisé d’importants travaux sur la coévolution de langues et de gènes en Afrique, Europe, Australie, Amérique et dans le sud en Asie. Leurs recherches reposent fortement sur WALS, une banque de données sur internet compilée par le Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology situé en Allemagne. Certes, il s’agit de données extrêmement utiles mais beaucoup de régions restent inexplorées, surtout dans le nord de l’Asie (y compris le nord-ouest de la Chine). Nous allons apporter une pièce aux arbres généalogiques en linguistique à l’aide des résultats actuels des recherches en biologie, et étudier la langue chinoise parlée dans cette aire. Nous savons déjà qu’en certains endroits les langues et gènes ne sont pas corrélés, mais dans la plupart des cas ils le sont : il serait intéressant de savoir de quelle manière, pourquoi dans certains cas ils ne le sont pas, et quand les langues et les gènes ont commencé à se diversifier. Le présent projet comblerait une lacune sur les recherches de corrélation des langues-gènes dans cette région, et aurait ainsi un impact significatif dans la recherche sur les contacts de langues.

Coordination du projet

Dan XU-SONG (Centre de recherche de linguistique d'Asie Orientale) – xudan@ehess.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CRLAO Centre de recherche de linguistique d'Asie Orientale

Aide de l'ANR 200 000 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2012 - 36 Mois

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