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Entreprise, Négoce et PRoduction en Europe (XIV-XVIIe siècles). La compagnie SAlviati – ENPRESA

Entreprise, Négoce et Production en Europe (XIVe- XVIe siècles). Les compagnies Salviati

Les archives de la famille Salviati, conservées à l'école normale de Pise sont sans doute le plus important ensemble d'archives industrielle et commerciales des XVe-XVIIe siècles en Europe. L'enquête ENPRESA portera à la fois sur les pratiques et sur les structure, de manière à illustrer l'importance des fonds d'entreprise pour l'histoire économique européenne.

Un problème à poser : économie de l’Europe et pratiques d’entreprise

Les archives Salviati sont composées pour l'essentiel de documents d'entreprise: compagnies commerciales actives en Italie et en Europe et sociétés de production industrielle, textiles pour l'essentiel. Leur exploitation permettra de dépasser l'approche essentiellement descriptive et institutionnelle qui prévaut actuellement et de lier pratiques et dynamiques.

Les documents comptable d'entreprise sont par définition des sources fiables et d'une extrême précision. Le problème est de lier la masse d'informations qu'ils renferment à un contexte économique, qui est le véritable objectif de la recherche. Le moyen adopté est celui d'une étude croisée des stratégies d'acteurs et des dynamiques d'entreprises.

Réaliser une base de données contenant un inventaire fiable des documents conservés est une première étape, qui permettra de mener à bien 3 enquêtes sur les thèmes suivants:
MODÈLES COMPTABLES ET PRATIQUES DU CHANGE
RÉSEAUX NÉGOCIANTS ET ESPACES EUROPÉENS
PRODUCTIONS ET COMMERCES TEXTILES

L'enquête permettra à la fois une meilleure compréhension de l'économie européenne de la Renaissance. Elle permettra par ailleurs de mettre au point et de tester les méthodes d'analyse d'une documentation largement sous-utilisée.

Livres, articles et numéros de revue. Les résultats de l'enquête seront présentés au congrès international d'histoire économique (Kyoto, 2015)

Le recours aux archives d’entreprises pour la recherche sur l’histoire économique des XIVe - XVIIe siècles est resté jusqu’à présent marginal, tant en raison de la difficulté et de la dispersion des sources que de l’isolement des chercheurs. ENPrESa propose l’organisation d’une enquête collective, regroupant une quinzaine de chercheurs et quatre établissements ou unités de recherche autour d’une documentation encore sous-exploitée, les archives Salviati conservées à l’École normale supérieure de Pise. Cet ensemble de quelques milliers de registres et de documents des XIVe - XVIIe siècle a jusqu’à présent découragé les chercheurs par l’abondance des informations qu’il contient et en raison des difficultés que soulève la prise en compte de plusieurs dizaines de séries comptables complètes. Il s’agira, à partir d’une première exploration du fonds, qui permettra de repérer les sources pertinentes, d’organiser quatre enquêtes sur des thèmes pour lesquels les informations sont abondantes, inédites et susceptibles de renouveler les connaissances acquises. Une approche, qui portera en priorité sur la documentation relative à la place lyonnaise, cherchera à mettre en évidence les normes comptables et les pratiques marchandes qu’elles traduisent. Au-delà des formes de la mise en registre, c’est la dynamique du commerce européen qui sera en question, en particulier à travers le problème du change monétaire et de son évolution, depuis le XIVe siècle. Une deuxième enquête s’intéressera aux espaces du négoce, tels que les sources des différentes sociétés Salviati permettent de les observer. On privilégiera alors les décennies 1440-1460, avec les registres des compagnies de Londres, de Bruges, de Lisbonne, de Pise et de Florence, ainsi que la première moitié du XVIe siècle, époque où les archives des compagnies lyonnaises seront complétés par celles de Pise, Florence, Anvers, Venise, Naples. Une troisième enquête portera sur les produits textiles, tant du point de vue de leur production (le fonds a conservé les archives de plus de trente sociétés de production) que de leur commercialisation. Seront privilégiés les secteurs de la laine, de la soie et des teintures. La dernière enquête portera sur le commerce des produits du sud de la Méditerranée, observé en particulier à partir des registres des compagnies de Lisbonne et de Constantinople. On visera des objectifs multiples : une cartographie du fonds et un inventaire de ses documents les plus importants : correspondances, registres mémoriaux, traités techniques etc. L’édition de certains de ces registres est d’ores et déjà prévue. Un deuxième résultat sera la mise en évidence, pour les périodes couvertes par l’enquête, du réseau d’affaire de la famille Salviati, à travers une approche prosopographique de ses acteurs, hommes ou femmes : titulaires, associés, salariés, clients, conjoints. On pourra ainsi poser en termes nouveaux la question du mode de fonctionnement des entreprises familiales : réseaux hiérarchisés au service des détenteurs du capital ou simple regroupement de compagnies, concurrentes ou partenaires selon les cas.
La motivation de ce programme réside dans la possibilité, très exceptionnelle, de rassembler autour d’un fonds unique et d’une série de questions cohérentes et collectivement définies un groupe de chercheurs habitués à l’exploitation des documents d’entreprise. Soulignons, en particulier, l’intérêt que représente la participation de jeunes docteurs et de doctorants qui terminent leur thèse, pour lesquels sont prévus deux contrats post-doctoraux. Ils permettront à leurs titulaires de participer pleinement à l’enquête et d’accroître leurs compétences et leur notoriété. Pour les porteurs du projet, au moment où dans toutes les universités du monde se joue la survie des études d’histoire économique des périodes préindustrielles, les retombées en termes de formation des jeunes chercheurs sont tout aussi importantes que les acquis en terme de connaissance.

Coordination du projet

mathieu Arnoux (Identités, Cultures, Territoires (EA 337), Université Paris Diderot) – mathieu.arnoux@univ-paris-diderot.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CIHAM - UMR5648 Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux
ICT Identités, Cultures, Territoires (EA 337), Université Paris Diderot
IHMC - UMR8066 Institut d'histoire moderne et contemporaine
EFR École française de Rome

Aide de l'ANR 343 753 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2012 - 36 Mois

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