Territoires et technologies dans une économie de la connaissance instable : Un modèle évolutionniste de résilience régionale – T-RES

Le projet a pour objectifs de développer des recherches théoriques et empiriques sur les paramètres critiques de la résilience régionale, et de construire des recommandations de politiques publiques pour l'économie Européenne de la connaissance. Les systèmes économiques contemporains sont caractérisés par une accélération des cycles technologiques et une montée en puissance des innovations poussées par la demande. En conséquence, de nouveaux paradigmes de consommation et de production ont émergé autour des éco-innovations, des biotechnologies, de la photonique, des systèmes embarqués dans les transports et des technologies de la mobilité. Dans le même temps, les dynamiques économiques actuelles sont caractérisées par un niveau croissant d'internationalisation, par une instabilité macro-économique chronique et par une reconnaissance grandissante des défis environnementaux. Il en résulte que les régions parvenant à développer ces domaines technologiques émergents paraissent bénéficier de nouvelles opportunités de croissance qui consolident leur résilience face aux chocs conjoncturels et technologiques. Le projet focalise sur ces trajectoires en développant une analyse évolutionniste de la résilience régionale qui facilite la compréhension de la co-évolution des marchés, des territoires et des technologies dans un environnement hautement ouvert et instable.

Ce projet est proposé par des centres de recherche leaders dans ce domaine et provenant des quatre pays de l'appel à projet ORA. Chacun d'eux a une grande expérience des projets collaboratifs dans les domaines de la géographie économique, de l'économie de la connaissance et de la politique des clusters. Le programme de recherche identifiera les conditions de la résilience régionale. La variété technologique, les re-combinaisons de connaissances et l'évolution des réseaux régionaux d'innovation seront au cœur de ce processus d'identification. En particulier, une des questions de recherche clef est de comprendre en quoi la "variété connectée" est préférable à la spécialisation technologique pour favoriser l'émergence d'innovations. Dans une perspective évolutionniste, ces nouvelles re-combinaisons et connexions de connaissance s'appuient sur la capacité d'adaptation des réseaux d'innovateurs les rendant aptes à éviter les effets d'enfermement. Les propriétés structurelles de ces réseaux seront étudiés afin de montrer que certaines d'entre elles favorisent la "variété connectée" et l'émergence de nouveaux domaines technologiques. Nous étudierons aussi le rôle que jouent certaines organisations centrales et structures de gouvernance décentralisées dans la construction d'une résilience régionale.

Ce cadre d'analyse sera testé par des traitements empiriques quantitatifs et qualitatifs. Mobilisant l'analyse des réseaux et les modèles économétriques, les traitement quantitatifs sur la variété et la connexion technologiques au niveau Européen nous permettront d'identifier les régions qui présentent des propriétés de résilience révélées par leur capacité à investir les domaines technologiques émergents mentionnés ci-dessus. Ces régions seront alors analysées par un traitement qualitatif approprié à travers des biographies détaillées des dynamiques technologiques qui y sont à l'œuvre.