JCJC SHS 1 - JCJC : Sciences humaines et sociales : Sociétés, espace, organisations et marchés

Inégalités entre générations, cycle de vie et chocs économiques : une perspective de longue période – Générations

Résumé de soumission

L’idée selon laquelle –pour des raisons avant tout démographiques– se développe au sein de la société française un conflit des générations explosif est de plus en plus répandue, dans l’opinion publique comme dans les travaux scientifiques : baisse de la natalité et longévité croissante se conjugueraient pour conduire à une crise profonde des systèmes de retraite et de santé mais aussi à une crise sociale et politique provoquée par la dégradation inacceptable de la situation des jeunes générations. Notre projet a pour ambition de contribuer à la question des rapports entre générations en se situant dans la durée historique et en redéfinissant les termes de ce rapport à partir d’une analyse de l’idée même de génération.

Ce qui fait l’unité d’une génération ne peut être réduit à une date de naissance commune mais réside dans le fait d’avoir une trajectoire biographique fédérée par un destin commun et différenciant. De ce fait, le rapport entre générations est inscrit dans cette différence de destin qui s’exprime dans plusieurs dimensions sociales. Nous nous focaliserons sur trois dimensions : les logiques familiales, les trajectoires sur le marché du travail et l’expérience migratoire (ces dimensions correspondent à des éléments forts de la constitution « d’unités générationnelles »). Elles sont caractérisées par des inégalités marquées, persistantes au cours du temps et de la vie : les générations ne sont pas traitées de la même manière par l’histoire ce qui produit des inégalités entre elles et en elles. Ce que nous voulons mettre en évidence c’est, d’un côté, des traits caractéristiques de l’appartenance à une génération et les facteurs historiques auxquels ils sont liés et, d’un autre côté, les effets persistants qu’ils induisent dans différents types de comportements économiques, dans la structure des patrimoines, dans les comportements familiaux (par exemple la cohabitation entre les générations), dans les conditions d’accès à la retraite ou l’insertion sur le marché du travail, dans les modes de transmissions ou la conservation des mode de vie et dans les rapports entre les sexes.

Ces différentes dimensions seront abordées selon une problématique commune appliquée à des objets et des données différents. Dans tous les cas, il s’agira de bases de données individuelles sur lesquelles il sera possible d’effectuer des analyses statistiques et économétriques. Nous nous appuierons sur des bases originales et très riches qui existent déjà pour partie mais que le projet va contribuer à développer et à enrichir : des données historiques couvrant les XIXe et XXe siècles sur les successions avec la base TRA ; des données récentes sur la richesse individuelle avec les enquêtes Patrimoine de l’INSEE ; les enquêtes Emploi en pseudo-panel ; l’Echantillon Interrégimes des Cotisants (EIC) ; et les données du recensement de 1962 à 1999 pour évaluer les conditions de vie des immigrés.

Les résultats attendus portent sur l’identification d’effets de génération dans les différentes dimensions. Par exemple, nous pourrons faire apparaître le lien entre les conditions institutionnelles d’épargne et de fonctionnement des systèmes de retraites en vigueur au moment où une génération entre sur le marché du travail et les conditions dans lesquelles cette génération prend sa retraite ; mesurer l’importance d’effets persistants en matière de corésidence au sein de sous-groupes de la population ; observer la persistance de chocs (crises économiques) sur les trajectoires professionnelles ; évaluer la transmission de comportements des immigrés de la première génération à la seconde. En retour, ces résultats devront permettre de donner plus de sens au concept de génération pour son utilisation en sciences sociales. Ils permettront également de dégager quelques pistes pour décrire les conditions dans lesquelles la persistance longue d’effets conjoncturels est plus probable.

Coordination du projet

Lionel Kesztenbaum (INSTITUT NATIONAL D'ETUDES DEMOGRAPHIQUES - INED) – lionel.kesztenbaum@ined.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INED INSTITUT NATIONAL D'ETUDES DEMOGRAPHIQUES - INED

Aide de l'ANR 99 590 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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