ESPACE ET TERRITOIRE - ESPACE ET TERRITOIRE : LES ENIGMES SPATIALES DE LA VIE EN SOCIETE.

Les énigmes sensibles des mobilités urbaines contemporaines – MUSE

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Résumé de soumission

Depuis le développement des métropoles du XIXe siècle, les infrastructures et les techniques de communication, comme les moyens de transport, n'ont cessé de structurer les formes des villes et d'en étendre le territoire, faisant désormais de "l'étalement urbain" un problème public majeur dans de nombreux pays. En Europe plus particulièrement, cette métamorphose de l'urbanisation a largement été imputée aux doctrines fonctionnalistes dominantes après-guerre et à l' « urbanisme de secteurs » qu'elles ont produits. Par l'accroissement de la motorisation et l’augmentation des vitesses, les conditions de mobilité jouent un rôle dans les transformations de l'espace urbain et l'extension des périphéries. Et malgré l'émergence – encore timide – des mouvements « slow » , l'accessibilité, la vitesse et la fluidité des échanges continuent aujourd'hui de représenter – pour le citadin – des valeurs et des conditions nécessaires de participation à l'économie et à la société urbaines. La planification des territoires et l'aménagement des espaces urbains sont donc confrontés aujourd’hui à une triple injonction : réguler la mobilité, diminuer ses effets spatiaux et environnementaux négatifs, répondre à la demande d'hypermobilité

Si ce contexte décrit d’abord des enjeux urbanistiques, économiques et environnementaux fondamentaux, il rappelle également les conséquences proprement socio-spatiales de l’évolution de ces modes de gestion des mobilités urbaines. Précisément, la mise au jour de ces enjeux socio-spatiaux conduit à questionner les effets des politiques et des dispositifs actuels de gestion de la mobilité sur la construction de l'urbanité et des mondes sensibles. À ce sujet, deux types de discours critiques cohabitent. Le premier s’intéresse aux fonctions de la mobilité et à leur « efficace » dans un contexte où la maîtrise des temps et des flux urbains mobilise autant l’attention des aménageurs que des usagers. Le second discours souligne davantage « la neutralisation » de l’expérience habitante et « la pauvreté sensorielle » des contextes urbains contemporains (Sennett, 1995, 2002). De ce point de vue, l’« aseptisation » croissante des lieux de la mobilité (Thomas, 2009) interrogerait autant leur capacité à accueillir et réguler les conflits potentiels que celle à permettre l’expression des multiples registres de l’expérience habitante (Sansot, 1998; Augoyard, 1979; Joseph, 1984). Mais au-delà de ce regard dualiste, ce projet de recherche cherche à décrire et à comprendre les énigmes sensibles qu’ils recèlent et les enjeux qu’ils comportent en termes d’organisation et de partage des espaces du quotidien. C’est donc en faisant de la notion d’ambiance une clé de compréhension des modes de fonctionnement et d’organisation de ces espaces du mouvement que nous souhaitons révéler et interroger ces énigmes :

À quels enjeux et paradoxes – en termes d’expérience sensible de la ville – les évolutions contemporaines des mobilités nous confrontent-elles ? Quelles sont les procédures de négociation et de partage de ces espaces ? En quoi et comment la mise à jour de ces processus complexes à l’œuvre dans l’organisation quotidienne des mobilités urbaines peut-elle – en retour – nourrir la pensée aménagiste contemporaine ?

Quatre objet problématiques – qui sont autant de manières de décliner ce questionnement sur les énigmes sensibles des mobilités urbaines et leurs enjeux – articuleront ce projet : les modes de partage en commun des espaces publics urbains, les espaces-temps de la mobilité labile, les logiques de régulation des espaces de partage des mobilités, les dispositifs de seuils dans les espaces de mobilité. Tous seront interrogés et analysés à partir de situations paradigmatiques, présentes à l’étranger, et susceptibles de mettre en perspective le cas français.

Coordination du projet

Rachel THOMAS (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE RHONE-ALPES SECTEUR ALPES) – rachel.thomas@grenoble.archi.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CRESSON (CNRS UMR 1563) CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE RHONE-ALPES SECTEUR ALPES

Aide de l'ANR 210 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 42 Mois

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