ADD - Programme fédérateur Agriculture et Développement Durable

Collectifs de consommateurs, questionnement social et consommation durable – C3D

Résumé de soumission

Le projet que nous proposons est fondé sur une hypothèse : le développement d’une agriculture durable ne relève pas seulement d’une modification des pratiques agricoles mais suppose également la mise en œuvre de pratiques de consommation spécifiques, venant affirmer les exigences collectives en termes de durabilité. Il s’agit donc de comprendre dans quelles conditions s’expriment aujourd’hui des pratiques ou des discours promouvant ou développant une consommation dite durable, c’est-à-dire une consommation exigeant des producteurs et des marchands le respect de certains exigences en matière d’environnement, de droits sociaux et d’équité économique. L’examen d’une telle question, qui est très largement suggéré par l’observation concrète d’actions originales dans ce domaine, pose d’emblée des problèmes scientifiques. En effet, les approches classiques en sociologie de l’environnement et en sociologie de la consommation s’avèrent insuffisantes, car elles ne permettent pas de restituer, ce qui se joue concrètement autour d’associations entre des collectifs allant de la production à la consommation, en passant par les formes d’échanges. De même, une approche économique en termes d’évaluation de performance de filière serait insuffisante, car elle passerait à côté des enjeux de nature politique qui sont ceux de ces collectifs de consommateurs, de producteurs et de consommateurs, de citoyens et qui portent sur l'ouverture de nouveaux espaces délibératifs. En effet, il semble bien que ces collectifs, expression sociale de demandes de consommation, cherchent à investir les espaces productifs et marchands, en en renégociant certains aspects (durabilité environnementale des pratiques, raccourcissement des circuits, prix justes, respects des droits sociaux, etc.). Pour ces raisons, nous proposons un dispositif de recherche original dans la forme et dans le fond. Dans la forme : Nous avons choisi de constituer une petite équipe d’une petite dizaine de personnes appartenant à quatre unités de recherches (deux en France, une en Angleterre et une en Belgique), dont la particularité est double : - d’une part, la configuration de l’équipe permettra d’articuler les approches scientifiques différentes que nous avons choisies de retenir pour l’examen de notre question : la sociologie et la géographie de l’environnement, les sciences de l’environnement, l’anthropologie de l’alimentation, la sociologie des relations marchandes, l’économie des filières alternatives, la sociologie de l’action collective, l’approche des nouvelles formes d’expertise et de délibération - cette équipe constituera le noyau dur de notre dispositif de recherche, puisque chaque WP mobilisera à chaque fois, la quasi-totalité de l’équipe, dans un souci d’articulation des approches, mais aussi d’apprentissages collectifs, pour la construction de résultats innovants. Dans le fond : Nous proposons d’examiner cette question en l’abordant de quatre points de vue différents : - une analyse du cadre cognitif dans lequel se développe la consommation durable à travers l’examen de différents corpus de littérature : la littérature scientifique, aujourd’hui majoritairement anglo-saxone, mal connue et disparate ; les rapports institutionnels (OCDE, UE, …) qui visent à lancer des mots d’ordres aux institutions comme aux acteurs économiques et de la société civile - une analyse du cadre prescriptif de la consommation durable : différentes organisations se positionnent aujourd’hui autour de la volonté d’encadrer des pratiques économiques (de consommation, d’échanges et de production) afin d’articuler des exigences de consommation à des exigences productives (et particulièrement sur l’agriculture). Nous suivrons, les actions concrètes de ces organisations (ex : Alliance Paysans Consommateurs, Le Collectif de l’Ethique sur l’Etiquette, Associations de Consommateurs, Food Ethics Council, Cabinets d’experts économiques) et leurs liens avec les consommateurs ou les agriculteurs. - Une analyse de

Coordination du projet

Sophie Dubuisson-Quellier (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 200 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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