AgrobiodiverSity for a food-Secure planET

En 2023, les recherches au sein du projet ASSET commencent à toucher à leur fin, avec deux thèses de doctorat soutenues avec succès (A. Doncieux et M. Demongeot). Une grande part de cette année à donc consisté à la préparation des manuscripts de thèse et articles scientifiques associé, et aux soutenances. Les collaborations avec L. Mahaut, postdoctorante au sein du projet, et K. Waha (chercheuse au SCIRO, Australie), nous avons publié trois articles décrivant les liens entre la biodiversité (des plantes cultivées et sauvages) et la stabilité de la production de biomasse dans le temps à diverses échelles spatiales. Ces recherches avancent notre compréhension de la généricité de ces relations. Aux échelles des exploitations agricoles (n=1230, Ethiopie) et des pays (n=246), nous montrons que la diversification des systèmes agricoles (aux niveaux des espèces et des activités) soutient une plus grande stabilité des rendements agricoles et confère une plus grande résistance des rendements et des revenus aux sécheresses et des pics de températures. Une analyse régionale des liens diversité-rendements-climat suggère que l’Afrique Sub-saharienne pourrait bénéficier le plus de la diversification pour réduire l’ampleur des effets des extrêmes climatiques sur les rendements et les revenus. Nos travaux révèlent presque invariablement que l'agrobiodiversité a un effet stabilisateur plus élevé que la fertilisation, l'irrigation ou l'usage de pesticides. Nos travaux montrent qu’une approche des liens agriculture-climat centrée sur les cultures dominantes n’offre alors qu’une image partielle des effets des événements climatiques extrêmes sur la production alimentaire mais entrave aussi l’ouverture vers des solutions basées l’agrobiodiversité. Un postdoctorat a débuté en 2023 avec pour objectif d'évaluer les manières dont les relations diversité-stabilité en agriculture sont modulées par les échelles spatiales, en reliant ces dernières, des exploitations au pays.

A l’échelle locale, nous continuons à collecter des informations sur les dynamiques de l'agrobiodiversité et les rendements associés. En France, nous avons completé la 3ème année de mesure des rendements de la vigne (sur 4 cépages) dans la région de Gaillac (Tarn, France). Au Sénégal, notre équipe a complété une 5ème année de mesure de rendements sur 6 espèces/17 variétés de plantes cultivées. Nous avons commencé à développer des méthodes d'analyse permettant, à partir de nos données de terrain de construire un outil d'aide à la décision permettant d'identifier les assemblages de plantes qui procurent la meilleure assurance contre les aléas climatiques (en cours de valorisation).