DS0805 -

Vignes et vins en France du Néolithique au Moyen Age. Approche intégrée en archéosciences – VINICULTURE

Résumé de soumission

VINICULTURE vise à intégrer des méthodes innovantes en archéosciences, afin d'identifier les caractéristiques et la diversité des vignes et vins produits et consommés en France de la Préhistoire au Moyen Age.
Dès la Protohistoire, le vin joue un rôle social et symbolique capital. C'est un produit d'échange recherché, qui voyage sur de longues distances. La vigne se distingue alors comme une espèce majeure d'un point de vue économique, paysager, culturel et symbolique. Ces dernières années, l'archéologie a réalisé d'impressionnants progrès concernant l'histoire de la viti-viniculture en France : circuits d'échanges du vin, extension de la viticulture avec la romanisation, sites et techniques de production, vignobles et modes de plantation. Pour autant, des aspects fondamentaux, touchant les caractéristiques des vignes cultivées et des vins produits, restent très mal connus. Avant le Moyen Age, les vins sont surtout connus par les textes, d'origine exogène, et par des inscriptions sur amphores éparses. Quant aux vignes, les descriptions textuelles sont pratiquement inutilisables, les premiers éclairages sont livrés par l'archéobotanique.
Nous mettrons à profit des développements méthodologiques récents (morphogéométrie, séquençage haut-débit) pour proposer une démarche multiscalaire et intégrée, permettant de ne plus considérer vigne et vin comme des catégories génériques, mais de décrire leurs diversités et d'en analyser les dynamiques spatio-temporelles à l'échelle de la France, du Néolithique au Moyen Age.
Le territoire français constitue une excellente entrée pour observer les évolutions de la viti-viniculture sur la longue durée. Il permet d'intégrer la plupart des courants d'échanges qui touchent le vin à l'échelle de la Méditerranée et de l'Europe, tels les mouvements coloniaux phéniciens, grecs, romains et les changements culturels liés à la diffusion du Christianisme puis de l’Islam. Il offre également un cadre parfait pour étudier la diffusion de la viticulture de la Méditerranée à l'Europe tempérée et ses implications en termes d'adaptation et de recomposition de la diversité viti-vinicole.
Nous analyserons directement des restes végétaux et des contenants archéologiques (céramiques, bois) issus d'un échantillonnage rigoureux. Notre approche combinera archéobotanique, morphométrie géométrique, archéogénétique, biochimie et archéologie expérimentale.
En s'appuyant sur la base de données I2AF et sur un réseau national de collaborations (Bioarcheodat), l'archébotanique donnera accès à un grand volume de données et fournira un cadre permettant d'observer à grande échelle les dynamiques de la vigne et de ses utilisations depuis le Néolithique. Les analyses plus onéreuses seront focalisées sur des sites à fort potentiel, et sur la période entre âge du Bronze et Moyen Age.
ADN ancien et morphométrie nous aideront à établir les caractéristiques des vignes cultivées (couleur, productivité) et leurs parentés avec les vignes sauvages et les cépages modernes. Il sera alors possible de s'interroger sur les origines géographiques des variétés archéologiques, d'en retracer les courants de diffusion et les mécanismes évolutifs. L'association de l'archéogénétique et de la chimie organique pour l'étude des contenants montrera quels types de vins étaient fabriqués : vins de raisin ou d'autres fruits, couleurs, utilisation d'additifs pour l'aromatisation et la conservation. Le rôle des levures et bactéries dans la fermentation et la conservation des vins sera pour la première fois pris en considération.
Statistiques et modèles permettront d'intégrer l'ensemble des données produites à différentes échelles d'analyse, mais également les informations issues d'autres sources archéologiques ainsi que celles fournies par la diversité génétique moderne de la vigne et des microorganismes, afin de restituer les dynamiques géo-historiques de la diversité des vignes et des vins, en relation avec les changements environnementaux et socio-économiques.

Coordination du projet

Laurent Bouby (Institut des Sciences de l'Evolution Montpellier UMR 5554)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS - AMIS Anthropologie Moléculaire et Imagerie de Synthèse - UMR 5288
UMR 7209 - AASPE Archéozoologie et Archéobotanique, Sociétés, Pratiques, Environnements
CGG Centre for GeoGenetics
INRA UMR SPO INRA UMR183 Sciences pour l'Oenologie
INRA - UMR1334 AGAP Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes tropicales et méditerranéennes -UMR1334 AGAP- équipe DAAV Diversité, Adaptation et Amélioration de la Vigne
CNRS - ISEM Institut des Sciences de l'Evolution Montpellier UMR 5554
CNRS - ASM Archéologie des Sociétés Méditerranéennes UMR 5140

Aide de l'ANR 533 307 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2016 - 48 Mois

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