DS10 - Défi des autres savoirs

Origine, mutations et dynamiques des oasis en Arabie du Sud-Est: disponibilité et gestion des ressources en eau/sol depuis les 5 derniers millénaires – OASIWAT

Résumé de soumission

Le projet OASIWAT vise à comprendre les facteurs sociaux et environnementaux qui ont contribué au développement, aux mutations et à la durabilité des oasis en Arabie du sud-est depuis le 3ème mil. av. J.-C. Les oasis, paysages anthropisés cultivés et irrigués, se sont développées et ont évolué dans un cadre socio-économique, technologique et climatique fluctuant.

L’émergence et l’évolution des espaces oasiens sont intimement liés à un système socio-économique structuré autour de l’extraction, de la transformation et de l’export du cuivre des montagnes al Hajar, qui s’étendent sur presque la totalité des Emirats Arabes Unis et du nord de l’Oman, jusqu’au Moyen Orient, l’Afrique et la péninsule indienne. Les données archéologiques ont mis en évidence des cycles d’emprise et de déprise urbaine et agricole (sédentarisation vs bédouinisation) depuis l’Age du Bronze (ex. emprise: Age du Bronze (3rd mil. av. J.-C.), Age du Fer II (1300-600 av. J.-C.), Période Islamique tardive (14-17th c. apr. J.-C.); déprise: fin de l’Age du Bronze (2000-1300 av. J.-C.), Age du Fer III (600-300 av. J.-C.)). Toutefois, ces données sont lacunaires pour les périodes intermédiaires (fin de la période préislamique/empire Sassanide/début de la période Islamique (300 av. J.-C.-1400 apr. J.-C). Cette absence repose en partie sur l’idée que les oasis passées sont une rétroprojection des actuelles et leur dimension diachronique est niée. Par ailleurs, ces dynamiques de peuplement sont souvent directement connectées aux changements climatiques. Malheureusement, l’état de nos connaissances sur les dynamiques paléoenvironnementales qui ont prévalu en Arabie après 4200 BP est très partiel. En effet, les recherches sur l’évolution du climat se sont principalement concentrées sur le début-milieu de l’holocène. Par conséquent, la corrélation entre climat, disponibilité et gestion des ressources, dynamiques de peuplement et systèmes socio-économiques ne reste que partiellement comprise.

Le projet OASIWAT propose une reconstruction innovante de ces paysages à partir de l’analyse intégrée, diachronique et multi-scalaire des hydro-agrosystèmes oasiens qui les structurent, et dont on suppose qu’ils sont des réponses adaptées aux contraintes démographiques, hydro- et morpho-sédimentaires. Deux taches ont été définies :
1- Estimer l’évolution de la disponibilité des ressources en eau et en sol en construisant un cadre régional géomorphologique, paléo-hydrologique et climatique depuis les 5 derniers millénaires. Ce cadre sera établi à partir de l’étude multi-proxy d’un ensemble d’archives paléoenvironnementales (éoliennes, fluviales, côtières) à l’échelle des bassins versants, de même qu’un cadre chronologique solide –OSL et datations 14C.
2- Comprendre l’émergence et l’évolution des hydro-agrosystèmes oasiens à partir de : a- la création d’un modèle 3D des oasis actuelles et passées, b- la combinaison novatrice de méthodes interdisciplinaires sur le terrain et en laboratoire (géoarchéologie, agronomie, archéologie, (paléo)pédologie –micromorphologie, géochimie, ethnopédologie -paléo-botanique), c- la mise en place d’un cadre chronologique précis à partir de datations 14C et OSL.

Le projet portera sur l’étude de 3 oasis dans les montagnes Hajar (Masafi et le site Unesco d’Al Ain dans les Emirats, et Rustaq en Oman), sélectionnées pour leur localisation géographique unique en Arabie du sud-est (en termes de ressources et de climat), pour la présence d’archives sédimentaires bien préservées et la possibilité de construire des référentiels solides. L’étude de ces espaces permettra une meilleure compréhension des adaptations humaines, économiques et sociales aux contraintes hydro-climatiques. La création de modèles diachroniques technologie-climat contribuera ainsi à la déconstruction du « modèle oasien » et permettra en conséquence d’alimenter le débat sur la gestion raisonnée de ces espaces fragilisés et précieux.

Coordination du projet

Louise Purdue (Centre National de la Recherche Scientifique délégation Côte d'Azur_Culture et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS DR20_CEPAM Centre National de la Recherche Scientifique délégation Côte d'Azur_Culture et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age

Aide de l'ANR 180 943 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2016 - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter