SAMENTA - Santé Mentale - Addictions

Physiopathologie de la consommation de cannabis à l'adolescence – CANNADO

Résumé de soumission

Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée dans le monde. L'utilisation généralisée des dérivés du cannabis chez les adultes et les jeunes adolescents est et un problème de santé publique majeur, lié à un risque accru de maladie mentale. Une méta-analyse a révélé que les consommateurs de cannabis développent une psychose environ 2,7 ans plus tôt que ceux qui n'ont pas consommé, ce qui suggère l'existence d'une association entre la consommation de cannabis chez les adolescents (CCA) et une apparition plus précoce de la maladie.
L'adolescence est une période de maturation morphologique et neurologique intense, notamment dans le cortex préfrontal (PFC), une structure du cerveau impliquée dans les fonctions cognitives supérieures, les émotions et le comportement social. Les dysfonctionnements PFC participent à l'étiologie de la schizophrénie, un trouble neuropsychiatrique caractérisé par une dissociation de la pensée, une altération émotionnelle et une dysfonction sociale. L'apparition des symptômes survient généralement chez l'adulte jeune, avec une prévalence globale d'environ 0,3-0,7%. La schizophrénie est presque uniformément accompagnée d'un certain degré de déficience sociale et/ou professionnelle et d’une dégradation de la qualité de vie.
Le principal ingrédient psychoactif du cannabis est le THC. Dans le SNC, le THC détourne le récepteur cannabinoïde de type 1 (CB1R), une composante essentielle du système cannabinoïde endogène (SEC), qui participe à de nombreuses processus neuronaux et synaptiques fondamentaux. Ainsi, des découvertes récentes du laboratoire illustrent le concept d'un rôle commun des dysfonctionnements du SEC dans les maladies neuropsychiatriques.
Les bases cellulaires des mécanismes physiopathologiques reliant la CCA à la schizophrénie restent à élucider. Comment la CCA modifie la connectivité synaptique dans les circuits impliqués dans le comportement émotionnel et les fonctions cognitives supérieures commence à peine à être compris. Nous voulons élucider les interactions entre CCA et la vulnérabilité à la schizophrénie. Notre hypothèse de travail est que le détournement des fonctions synaptiques par le THC par la CCA a des effets prolongés sur les circuits du PFC et les comportements liés et que l'identification de ces altérations peut aider à identifier de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Basé sur une association audacieuse entre un département de psychiatrie et trois groupes de recherche fondamentale et de nouvelles données non publiées, nous proposons d'identifier les substrats moléculaires, synaptiques et de réseaux - reliant la CCA et la vulnérabilité à développer des symptômes de schizophrénie. Nous voulons :
1 / Découvrir et comparer les substrats neurobiologiques des altérations fonctionnelles et comportementales induites par la CCA chez les patients schizophrènes avec ceux induits dans un modèle rat de la CCA.
2 / Décrire et comprendre les altérations du comportement et des circuits synaptiques dépendants du PFC chez les rats exposés à la CCA.
Pratiquement l’équipe de psychiatrie effectuera l'évaluation clinique et l’exploration par imagerie par résonance magnétique/imagerie du tenseur de diffusion des patients atteints de schizophrénie ayant une histoire avérée de CCA.
L'anatomie humaine, les données fonctionnelles et comportementales seront ensuite transposées aux rats. Ainsi, chez des rats exposés pendant les périodes critiques et bien définie au cours de l'adolescence au cannabis, les groupes de Neurophysiologie combineront leur expertise des approches ex vivo et in vivo électrophysiologiques, optogénétiques et comportementales. Ils décriront les comportements dépendants du PFC, reconstruiront l'architecture tridimensionnelle des neurones du PFC et établiront leurs profils de plasticité synaptique et de connectivité afférentes et efférentes des circuit du PFC afin d’apporter un nouvel éclairage sur les conséquences durables de la CCA.

Coordination du projet

Anne-Laure PELISSIER (Institut de Neurobiologie de la Mediterranée)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

AP-HM APHM HOPITAL SAINTE MARGUERITE
INMED Institut de Neurobiologie de la Mediterranée
INMED Institut de Neurobiologie de la Mediterranée
INMED Institut de Neurobiologie de la Mediterranée

Aide de l'ANR 407 808 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2014 - 42 Mois

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