FRAL - Franco-allemand en sciences humaines et sociales

ARCHEOSTRAITS - Espaces protohistoriques du détroit de Gibraltar: les territoires de la Silla del Papa et de Los Castillejos de Alcorrín (IXe – Ier siècle av. J.-C.) – ARCHEOSTRAITS

ARCHEOSTRAITS

Espaces protohistoriques du détroit de Gibraltar: les territoires de la Silla del Papa et de Los Castillejos de Alcorrín (IXe – Ier siècle av. J.-C.)

Enjeux et objectifs

Ce projet a pour point de départ les fouilles réalisées par une équipe franco-espagnole et par une équipe germano-espagnole sur les deux plus grandes agglomérations protohistoriques de la rive nord du détroit de Gibraltar, distantes l’une de l’autre de 40 km : La Silla del Papa à Tarifa (Cádiz) et Los Castillejos de Alcorrín à Manilva (Málaga). Ces deux sites de hauteur, fondés à l’époque des premiers établissements coloniaux phéniciens en Occident, contrôlaient un espace littoral tout en étant eux-mêmes situés en retrait de la côte. Tous deux suscitent les mêmes interrogations sur la structuration des territoires dans un espace fortement compartimenté, sur la tension entre vocation maritime et préoccupations défensives, sur la complémentarité entre exploitation des ressources halieutiques et terroir agropastoral. Enfin, l’un et l’autre abritaient des communautés mixtes, à composantes phénicienne et indigène mêlées.<br />L’objectif est d’approfondir en commun l’étude spatiale de ces sites dans leur environnement : délimitation précise de l’habitat, identifications de marqueurs territoriaux (tours, monuments funéraires), localisation des nécropoles, localisation des carrières, reconstruction du paléoenvironnement, mise en évidence des relations avec un site portuaire, évaluation des ressources agro-pastorales, estimation de la taille du terroir nécessaire. En d’autres termes, il s’agit de sortir du site pour comprendre son mode d’insertion dans un espace concret, en tenant compte, d’une part, des contraintes de l’environnement naturel, et d’autre part des stratégies développées par ses habitants en fonction, notamment, de facteurs culturels liés à leurs origines.<br />

Ce travail s’effectuera dans une démarche de géoarchéologie et d’archéologie spatiale, à plusieurs échelles, en s’appuyant sur les méthodes les plus avancées : acquisition de données spatiales par capteurs embarqués sur drone, complétées par des informations de subsurface obtenues via des méthodes géophysiques ainsi que par des séquences de forage. Le projet s’articulera sur les connaissances acquises pour développer des technologies innovantes. Ainsi, pour le volet topographique, les terrains choisis serviront de zone-test pour l’utilisation d’une caméra thermique ; et pour le volet géoarchéologique, afin de consolider les datations faites par 14C ou de compléter ces dernières dans les couches sédimentaires dépourvues de substance organique, la technique de datation par OSL (réalisée par le laboratoire Cologne Luminescence Lab) sera mise en œuvre.
Les mêmes protocoles d’étude seront appliqués aux deux zones d’étude. La mise en commun des moyens techniques et des méthodologies des deux partenaires sera le maître mot de ce projet, dans un esprit de collaboration réellement intégrée. Cette synergie, renforcée par une longue expérience de projets communs entre les deux coordinateurs, est une garantie pour le succès d’un projet qui est pionnier dans la péninsule ibérique et qu’aucun des deux partenaires n’aurait pu engager de façon indépendante.

Début du programme: octobre 2014

Les résultats attendus sont multiples : identification et délimitation précise des zones d’habitat et par conséquent évaluation du nombre d’habitants, identifications de marqueurs territoriaux (tours, monuments funéraires…), localisation des nécropoles, reconstruction du paléo-environnement, mise en évidence des voies de communication et des relations avec des site portuaires, évaluation des ressources agro-pastorales et minérales, estimation de la taille du terroir nécessaire à la survie des communautés humaines. L’étude de l’évolution de la ligne de côte et des zones d’estuaires sera un objectif particulièrement important, car sans la connaissance précise de cette évolution, il restera impossible de proposer une reconstitution tant soit peu fiable des relations que maintenaient les populations indigènes de l’intérieur avec un littoral irrigué par le commerce phénicien.

Moret P. & Prados F., « Les deux Baelo : du site perché protohistorique au site portuaire romain sur la rive nord du détroit de Gibraltar », in: L. Mercuri, R. González Villaescusa & Fr. Bertoncello (dir.), Implantations humaines en milieu littoral méditerranéen. XXXIVes Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, Antibes, 2014, p. 137-148.

Prados, F., Muñoz, Á., García, I. & Moret, P., « Bajar al mar y… ¿hacerse romano? De la Silla del Papa a Baelo Claudia », in: B. Mora Serrano & G. Cruz Andreotti (ed.), La etapa neopúnica en Hispania y el Mediterráneo centro-occidental: identidades compartidas. VII Coloquio Internacional del Centro de Estudios Fenicios y Púnicos (Málaga, 28-29 noviembre 2011), Sevilla, Universidad de Sevilla, 2012, p. 301-329.

Marzoli, D., “Neugründungen im phönizischen Westen: Los Castillejos de Alcorrín, Morro de Mezquitilla und Mogador”, Archäologischer Anzeiger, 2012, n° 2, p. 29-64.

Ce projet a pour point de départ les fouilles réalisées par une équipe franco-espagnole et par une équipe germano-espagnole sur les deux plus grandes agglomérations protohistoriques de la rive nord du détroit de Gibraltar, distantes l’une de l’autre de 40 km : La Silla del Papa à Tarifa (Cádiz) et Los Castillejos de Alcorrín à Manilva (Málaga). Ces deux sites de hauteur, fondés à l’époque des premiers établissements coloniaux phéniciens en Occident, contrôlaient un espace littoral tout en étant eux-mêmes situés en retrait de la côte. Tous deux suscitent les mêmes interrogations sur la structuration des territoires dans un espace fortement compartimenté, sur la tension entre vocation maritime et préoccupations défensives, sur la complémentarité entre exploitation des ressources halieutiques et terroir agropastoral. Enfin, l’un et l’autre abritaient des communautés mixtes, à composantes phénicienne et indigène mêlées.
L’objectif est d’approfondir en commun l’étude spatiale de ces sites dans leur environnement : délimitation précise de l’habitat, identifications de marqueurs territoriaux (tours, monuments funéraires), localisation des nécropoles, localisation des carrières, reconstruction du paléoenvironnement, mise en évidence des relations avec un site portuaire, évaluation des ressources agro-pastorales, estimation de la taille du terroir nécessaire. En d’autres termes, il s’agit de sortir du site pour comprendre son mode d’insertion dans un espace concret, en tenant compte, d’une part, des contraintes de l’environnement naturel, et d’autre part des stratégies développées par ses habitants en fonction, notamment, de facteurs culturels liés à leurs origines.
Ce travail s’effectuera dans une démarche de géoarchéologie et d’archéologie spatiale, à plusieurs échelles, en s’appuyant sur les méthodes les plus avancées : acquisition de données spatiales par capteurs embarqués sur drone, complétées par des informations de subsurface obtenues via des méthodes géophysiques ainsi que par des séquences de forage. Le projet s’articulera sur les connaissances acquises pour développer des technologies innovantes. Ainsi, pour le volet topographique, les terrains choisis serviront de zone-test pour l’utilisation d’une caméra thermique et d’un Lidar miniaturisé portés par un drone ; et pour le volet géoarchéologique, afin de consolider les datations faites par 14C ou de compléter ces dernières dans les couches sédimentaires dépourvues de substance organique, la technique de datation par OSL (réalisée par le laboratoire Cologne Luminescence Lab) sera mise en œuvre.
Les mêmes protocoles d’étude seront appliqués aux deux zones d’étude. La mise en commun des moyens techniques et des méthodologies des deux partenaires sera le maître mot de ce projet, dans un esprit de collaboration réellement intégrée. Cette synergie, renforcée par une longue expérience de projets communs entre les deux coordinateurs, est une garantie pour le succès d’un projet qui est pionnier dans la péninsule ibérique et qu’aucun des deux partenaires n’aurait pu engager de façon indépendante.

Coordination du projet

Pierre MORET (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés) – moret@univ-tlse2.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

DAI Deutsches Archäologisches Institut - Abteilung Madrid
TRACES Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés

Aide de l'ANR 211 432 euros
Début et durée du projet scientifique : août 2014 - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter