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Analyse des Multiplicateurs Fiscaux – AMF

Analyse des Multiplicateurs Fiscaux

L’objectif de ce projet est d’évaluer et d’expliquer les effets macroéconomiques des politiques budgétaires et fiscales.

Enjeux et Objectifs du projet AMF

Le projet de recherche vise à (i) évaluer empiriquement les effets des politiques budgétaires sur l’activité économique en utilisant des techniques économétriques de pointe, et (ii) développer des modèles théoriques sophistiqués qui rendent compte de ces effets. Notre projet de recherche apporte un éclairage significatif sur les questions suivantes. Quelle devrait être la composition (en termes de baisses de taxes et d’augmentations de dépenses) d’un programme efficace de relance axé sur les politiques budgétaires? Quelle devrait être la taille d’un tel plan? Quels sont les délais à anticiper avant qu’il commence à affecter l’activité économique? Quel est le rôle de l’incertitude sur la politique fiscale annoncée ?

Sur le plan empirique, la recherche que nous développerons visera à proposer différentes méthodes d’évaluation des chocs budgétaires (anticipés et non anticipés) dans le cadre des modèles vectoriels autorégressifs. En alternant différents schémas d’identification, il est possible de dériver des diagnostiques statistiques quant à la présence de chocs budgétaires. Afin de discriminer entre les chocs de politique budgétaire et les autres chocs dits structurels, on se propose d’utiliser différentes méthodologies, en utilisant par exemple des restrictions testables sur la persistance des chocs. Afin de tenir compte des effets d’annonces et de délais de mise en place de la politique, on se propose de procéder en modifiant l’ensemble d’information de l’économètre, c’est-à-dire en modifiant la séquence temporelle des variables fiscales dans le modèle VAR.

Sur le plan théorique, notre projet réexamine le cadre théorique quant à l'existence d'un coefficient multiplicateur des dépenses publiques dans un paradigme « Walrasien ». La littérature récente a présenté des structures permettant de penser ces questions. La plupart de ces travaux modifient la structure productive de telle sorte que la demande peut entraîner une augmentation du produit marginal du travail. Dans cette recherche, nous prenons un point de vue différent. Il nous semble nécessaire de s'éloigner de l'hypothèse d'agent représentatif, tout en conservant un paradigme walrasien, pour rendre compte des fluctuations macroéconomiques et des effets multiplicateurs. La direction que nous privilégions suppose la spécialisation productive des agents, du moins à court terme. Ce changement peut modifier substantiellement les caractéristiques qualitatives de l'économie. En particulier, il peut aider à rétablir une notion proche de l'effet multiplicateur du modèle « keynésien » standard.

Les résultats de nos travaux contribuent à la réflexion sur la conduite de la politique économique. En effet, les évaluations disponibles des multiplicateurs budgétaires et fiscaux varient énormément. Il est actuellement difficile d’imputer ces différences aux choix en matière de méthodologie retenue, de zone géographique, de type d’ajustement budgétaire considéré, etc. Le projet de recherche permet de mieux comprendre différents aspects de la politique fiscale. Par exemple, nous montrons qu’une politique de relance budgétaire doit présenter un profil temporel persistant afin de stimuler l’activité économique (PIB, consommation, investissement). De même, nous avons identifiés différents canaux importants de la transmission de la politique budgétaire, notamment le degré de complémentarité entre consommation publique et consommation privée. Enfin, nous avons profondément reconsidéré la politique fiscale et la courbe de Laffer dans le cadre de modèles d’équilibre général en présence d’agents hétérogènes et de marchés incomplets. Il s’avère qu’il est possible d’avoir trois niveaux de taxes sur le revenu compatible avec les mêmes recettes fiscales.

Mieux connaître les effets de ces politiques est actuellement crucial pour trois raisons. Premièrement, le contexte conjoncturel que les pays industrialisés ont connu fut exceptionnel de par sa sévérité et des mesures de politiques économiques (budgétaires) qui ont été menées. Deuxièmement, on a pu mieux comprendre les mécanismes de transmission des politiques fiscales et leurs conséquences sur l’activité économique. Troisièmement, les choix de politiques économiques varient largement selon les pays (par exemple, le profil temporel des politiques de relance budgétaires). Ce projet de recherche a permis d’éclairer les conséquences de politiques de stimulation budgétaires en insistant sur le rôle des anticipations des agents. Par ailleurs, nous avons mieux identifié les canaux de transmission par lesquels ces politiques se propagent au sein de l’économie.

La valorisation des résultats a été réalisée au sein de la sphère académique par la participation des chercheurs à des séminaires et à des colloques, puis par la soumission et la publication des travaux à des revues à comité de lecture. L’ensemble de travaux a donné lieu à des publications dans des revues internationales à comité de lecture : The Review of Economic Studies (top 5 en économie, tout champs confondus), The Journal of European Economic Association (meilleure revue européenne en économie), American Economic Journal : Macroeconomics (première revue en macroéconomie, dans le top 10, , tout champs confondus), European Economic Review (deux articles, revue généraliste majeure en Europe), Journal of Applied Econometrics (top field dans le domaine des méthodes économétriques et de leurs application). Le projet a donné lieu à d’autres publications dans des revues internationales (2) et nationales (2).

L’objectif de ce projet est d’évaluer et d’expliquer les effets macroéconomiques des politiques budgétaires et fiscales. Mieux connaître l’effet des politiques budgétaires et fiscales est actuellement crucial pour trois raisons. Premièrement, le contexte conjoncturel est exceptionnel. Deuxièmement, on ne dispose pas dans ce contexte de précédent historique pouvant servir d’exemple à suivre. Troisièmement, les choix de politiques économiques varient largement selon les pays. Or, les études empiriques offrent une grande variété d’estimations de ces effets, de sorte qu’il est difficile à l’heure actuelle de conclure si les politiques budgétaires permettent ou non de stimuler efficacement l’activité économique. Par ailleurs, les différentes théories économiques existantes divergent quant à leurs prédictions des effets des politiques budgétaires, de sorte qu’il est difficile d’identifier les canaux de transmission par lesquels ces politiques se propagent au sein de l’économie.

Le projet de recherche proposé vise à (i) évaluer empiriquement les effets des politiques budgétaires sur l’économie en utilisant des techniques économétriques de pointe et des données finement désagrégées, et (ii) développer des modèles théoriques sophistiqués qui rendent compte de ces effets. À terme, notre projet de recherche apportera un éclairage significatif sur les questions suivantes. Quelle devrait être la composition (en termes de baisses de taxes et d’augmentations de dépenses) d’un programme efficace de relance axé sur les politiques budgétaires? Quelle devrait être la taille d’un tel plan? Quels sont les délais à anticiper avant qu’il commence à affecter l’activité économique? Dans quelle mesure la politique budgétaire d’un pays affecte sa position extérieure nette, son endettement et sa compétitivité?

En matière empirique, la difficulté fondamentale inhérente à l’évaluation empirique des effets des politiques budgétaires est l’élaboration d’une stratégie d’estimation permettant d’identifier les changements exogènes dans les orientations des politiques agissant sur les dépenses gouvernementales (les chocs des dépenses publiques) et les taxes (chocs de taxes). La stratégie proposée dans ce projet vise à combiner les différents shémas d’identification, par exemple de court et de long terme, mais aussi en utilisant des restrictions de signe, et ceci afin d’obtenir des mesures robustes quant aux effets agrégés des dépenses publiques et des impôts. L’approche empirique s’attachera aussi à bien identifier la composante endogène (stabilisateurs automatiques) de la composante exogène des chocs fiscaux.
En matière théorique, nous raffinerons aussi bien la modélisation des impulsions exogènes de politiques budgétaires et fiscales que les mécanismes de propagation endogène de ces chocs. Nous étudierons d’une part les conséquences de changements de politiques partiellement et imparfaitement anticipées, à la différence des surprises de politiques économiques. D’autre part, nous étudierons les conséquences des politiques budgétaires et fiscales en économie ouverte.
A terme, ce projet permettra donc d’informer les décideurs de politique économique et de les guider dans le dessin des politiques budgétaires et fiscales de stabilisation conjoncturelle.

Coordination du projet

Patrick FÈVE (Fondation Jean-Jacques laffont / TSE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

TSE Fondation Jean-Jacques laffont / TSE

Aide de l'ANR 90 000 euros
Début et durée du projet scientifique : août 2013 - 48 Mois

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