MALZ - Maladie d'Alzheimer et Maladies Apparentées

Vieillissement pathologique et non-pathologique, Activité physique, Génotype et Cognition – ViAGeCo

Résumé de soumission

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative progressive et irréversible. Elle est la cause la plus courante de démence et une cause majeure de dépendance chez les personnes âgées. A l’heure actuelle, comme il n’existe aucune thérapie efficace pour stopper le développement de cette maladie, un nombre de plus en plus importants de scientifiques soulignent l’intérêt d’utiliser des stratégies alternatives non-médicamenteuses susceptibles de ralentir le déclin des capacités physiques et cognitives et d’améliorer la qualité de vie des patients. Plusieurs revues de question narratives et méta-analytiques suggèrent ainsi que la pratique régulière d’une activité physique retarde l’apparition d’un déclin cognitif et ralentit la progression de la maladie d’Alzheimer. Malgré cet intérêt croissant de la communauté scientifique pour les effets prophylactiques de l’exercice chronique sur la santé mentale et les fonctions cognitives, la mise en évidence clinique de ce phénomène reste encore très limitée et plus particulièrement chez les personnes âgées atteintes de maladies neurodégénératives. Le premier objectif de ce projet sera donc de vérifier que l’exercice physique chronique permet de réduire le déclin cognitif observé chez des personnes présentant une maladie d’Alzheimer prodromale (c'est-à-dire non démentielle) et chez des personnes âgées sans pathologie du système nerveux. Les mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent ces effets positifs de l’exercice chronique sur les fonctions cognitives restent encore très mal connus chez l’homme, notamment chez les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Le deuxième objectif de ce projet consistera donc à examiner si l’augmentation du flux sanguin cérébral au repos peut être considérée comme un mécanisme explicatif possible induit par l’activité physique. Le poids de ce mécanisme explicatif ne pouvant être clairement estimé qu’en contrôlant un certain nombre de facteurs susceptibles d’interagir avec l’exercice physique, le troisième objectif du projet consistera à déterminer la part que peuvent jouer différentes covariables. Quatre catégories de facteurs de confusion seront prises en compte : facteurs liés aux habitudes de vie (régime alimentaire, interactions sociales), facteurs liés aux réserves cognitives (éducation, métiers exercés, activités de loisir pratiquées), facteurs liés à l’observance à l’activité physique (motivation, adhésion, persévérance) et facteurs liés à certains polymorphismes génétiques (gène de la catechol-o-methyltransferase, gène du « brain derived neurotrophic factor » et gène de l’apolipoprotéine E). Une étude multicentrique interventionnelle sera mise en place sur Bordeaux, Poitiers et Liège afin de rassembler un nombre suffisant de participants âgés de 65 à 80 ans. Six groupes de participants seront constitués en fonction du croisement de deux variables indépendantes, le type de population de personnes âgées (sans pathologie du système nerveux central versus au stade prodromal de la maladie d'Alzheimer) et le programme d’activités physiques suivi pendant six mois (programme d’activités aérobies, programme de gymnastique douce ou maintien d’une habitude de vie sédentaire). Les fonctions cognitives, la santé cardiorespiratoire et le fonctionnement cérébral seront investigués à trois reprises : avant le début des programmes d’activités physiques (pré-test), à la fin (post-test 1) et six mois après l’arrêt de ces mêmes programmes (post-test 2). Trois principales retombées sont envisagées : (1) l’avancement des connaissances cliniques sur la capacité d’un programme d’activités physiques à réduire les effets délétères d’un vieillissement cérébral pathologique au stade prodromal de la maladie d’Alzheimer, (2) l’avancement des connaissances théoriques sur la compréhension des mécanismes qui sous-tendent les effets cliniques de l’exercice chronique, (3) la formulation de recommandations sur les habitudes de vie afin de prolonger l’autonomie des seniors.

Coordination du projet

Michel Audiffren (Centre de Recherches sur la Cognition et l'Apprentissage) – michel.audiffren@univ-poitiers.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CREB Centre de Recherche Epidémiologique et Biostatistique
CeRCA Centre de Recherches sur la Cognition et l'Apprentissage

Aide de l'ANR 387 761 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2012 - 36 Mois

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