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Commerce et Développement: Nouveaux Enjeux – ComDev

Commerce et développement: nouveaux enjeux

Le projet ComDev est un projet de recherche fondamentale coordonné par Anne-Célia Disdier. Les activités de recherche ont principalement eu lieu dans le cadre de l’Ecole d’Economie de Paris, en collaboration avec le CEPII, AgroCampus Ouest, la Banque Mondiale et l’Université Dauphine. Le projet a débuté le 01 octobre 2012 et s’est achevé le 30 septembre 2015. Il a bénéficié d’une aide ANR de 134 765 euros

L’analyse des nouveaux enjeux autour des questions de commerce international et de développement

La ligne directrice du projet consiste à réexaminer le lien entre commerce et développement, à la lumière des avancées récentes des théories du commerce international et de la microéconomie du développement. Il part du constat que désormais se dessine une convergence, à la fois sur le plan méthodologique entre approche macroéconomique des échanges internationaux et approche microéconomique des ménages et des entreprises, et sur le plan politique, entre communauté du commerce et communauté du développement. <br /><br />Le projet est organisé en trois axes distincts mais liés. Le premier réexamine l’insertion internationale des pays en développement. Le deuxième axe s’intéresse aux aspects macroéconomiques et analyse les outils à la disposition des pays en développement en matière d’insertion internationale. Enfin, le troisième et dernier axe étudie les aspects microéconomiques liés à l’insertion internationale des pays en développement.<br />

De nouvelles méthodologies sont développées, notamment sur le plan économétrique, afin d’analyser le lien entre libéralisation tarifaire, aide au commerce et insertion internationale des pays en développement, en tenant compte de l’endogénéité, de la simultanéité des décisions, de l’hétérogénéité d’impact et de l’horizon temporel des effets estimés. Une méthode d’expérimentation contrôlée est également mise en œuvre.
Ce projet propose aussi l’utilisation de nouvelles bases de données ou la combinaison originale de bases existantes à ce jour non réalisée.

Les résultats montrent l’importance des règles d’origine dans le cadre des accords de commerce régionaux. Leur omission lors de l’évaluation de l’effet commercial de ces accords biaise les estimations. En outre, les travaux conduits indiquent que les normes sanitaires entraînent une hausse des prix des biens alimentaires en Afrique (de l’ordre de 15%) et que les ménages les plus pauvres sont les plus touchés par cette hausse. L’harmonisation des normes et standards ou leur reconnaissance mutuelle au sein des accords de commerce permet néanmoins de réduire significativement les surcoûts induits par ces mesures non tarifaires. Par ailleurs, il apparaît indispensable de prendre en compte les externalités liées aux normes et standards lors de la construction d’indices de restrictivité de la politique commerciale. Leur omission induit des biais dans le calcul de ces indices.

S’agissant des programmes de soutien aux exportations dans les pays en développement, les travaux menés soulignent leur portée finalement très limitée. Compte tenu du petit nombre d’entreprises aidées, de leur taille modeste et de la faiblesse de l’effet marginal, ce soutien ne semble pas avoir eu un effet déterminant sur les exportations tunisiennes. L’émergence d’exportations à succès dans les pays émergents et en développement reste, en outre, difficile à expliquer et à généraliser.

Enfin, sur les aspects microéconomiques, les recherches effectuées montrent un effet hétérogène de la libéralisation commerciale. Cette hétérogénéité s’observe à la fois spatialement (ménages urbains vs. ruraux) et socialement (ménages riches vs. pauvres).

Ce projet a permis l’émergence d’un axe de recherche au sein de l’Ecole d’Economie de Paris consacré à l’analyse combinée des questions de commerce et de développement. Les travaux en cours seront poursuivis dans les prochains mois.

Les recherches entreprises dans le projet ont fait l’objet de publications dans des revues scientifiques de haut niveau (revues classées rang 1 ou rang 2 dans le classement CNRS de la section 37 ; le Journal of International Economics est, en particulier, considéré comme la revue de référence en économie internationale). En outre, les articles produits ont donné lieu à de multiples présentations orales, ainsi qu’à trois articles de vulgarisation (chronique VOX-EU, Lettre du CEPII, Note G-MonD PSE).

Le projet ANR ComDev réexamine le lien entre commerce et développement, à la lumière des avancées récentes des théories du commerce international et de la micro-économie du développement. Il part du constat que désormais se dessine une convergence, à la fois sur le plan méthodologique entre approche macroéconomique des échanges internationaux et approche microéconomique des ménages et des entreprises, et sur le plan politique, entre communauté du commerce et communauté du développement.
Le développement de nouvelles approches méthodologiques et la disponibilité croissante de données désagrégées permettent d’étudier la diversité des effets de l’ouverture. Le projet ComDev se propose d’investir dans la construction de bases de données originales et dans la poursuite de la réflexion méthodologique engagée sur ces thèmes émergents. Les résultats seront naturellement mis à disposition de la communauté scientifique.
Ce projet consiste en trois tâches scientifiques interdépendantes. La première réexamine l’insertion internationale des pays en développement. Elle analyse les conditions d’accès au marché des pays en développement, en prenant deux points d’entrée ; tout d’abord, les mesures tarifaires. Le projet ComDev fait le point sur les préférences tarifaires dont bénéficient les pays en développement notamment pour leurs exportations agricoles vers les marchés des pays de l’OCDE, et l’érosion de ces préférences. Le second point d’entrée est constitué par les mesures non tarifaires, notamment, les normes sanitaires et phytosanitaires et les barrières techniques. Le projet ComDev fournit une estimation du potentiel protectionniste de ces mesures non tarifaires, en exploitant une nouvelle base exhaustive et en développant de nouvelles méthodes d’estimation.
La deuxième tâche s’intéresse aux aspects macroéconomiques et analyse les outils à la disposition des pays en développement en matière d’insertion internationale. Le projet ComDev évalue tout d’abord l’effet des politiques de promotion des exportations menées dans les pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. Pour ce faire, des données désagrégées de transactions douanières par entreprise seront utilisées et les performances des entreprises bénéficiaires du programme seront comparées à celles des entreprises appartenant au groupe de contrôle. Ensuite, le projet ComDev s’interroge sur les leçons à tirer des succès à l’exportation de certains pays en développement. La littérature récente montre que les exportations d’un pays en développement sont typiquement très concentrées sur quelques produits phares. Le projet ComDev fait le point sur cette littérature, étudie les produits phares de la région Moyen Orient/Afrique du Nord (région clé pour l’Europe) et s’interroge sur le rôle d’une action publique qui inciterait l’émergence de ces produits phares.
La troisième tâche déplace le projecteur sur les aspects microéconomiques liés à l’insertion internationale des pays en développement, en se penchant sur les ménages urbains et ruraux de ces pays, ces ménages étant souvent à la fois consommateurs et producteurs de produits agricoles. Le projet ComDev étudie le devenir des ménages pendant la période de libéralisation, sous contrainte de sécurité alimentaire, en prenant le cas de l’Indonésie, pays pour lequel nous disposons d’un panel de ménages suivis sur une période relativement longue (1993-2007). Le projet ComDev évalue également un programme de création d’une filière de cultures d’exportation au Cambodge, en partenariat avec une entreprise sociale innovante. Cette évaluation permet de mieux comprendre les obstacles à l’exportation et leurs origines (d’ordre informationnel, manque de crédit ou de système d’assurance, etc.).

Coordination du projet

ANNE-CELIA DISDIER (Ecole d'Economie de Paris) – anne-celia.disdier@ens.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

PSE-EEP Ecole d'Economie de Paris

Aide de l'ANR 134 765 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2012 - 36 Mois

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