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Actualité de la critique. Théorie de la société, sociologie et critique sociale en France et en Allemagne – CActuS

Critique, Actualité, Société (CActuS)

Actualité de la critique. Théorie de la société, sociologie et critique sociale en France et en Allemagne.

LES ENJEUX D’UNE THEORIE CRITIQUE RENOUVELEE. IDENTIFICATION D’UN MODE DE REFLEXION

La « théorie critique de la société » constitue, dans le débat philosophique contemporain français et allemand, un champ de réflexion à part sans pour autant relever d’un paradigme de pensée unifié. En proposant une étude systématique du concept de critique, le programme ANR/DFG CActuS se penche sur les différentes approches philosophiques et sociologiques qui tâchent, en France aussi bien qu’en Allemagne, de formuler une théorie critique de la société.<br />Cette étude transversale a pour objectif de faire état des principales fractures d’ordre méthodologique (approches de la « société »), ontologique (réalité de la « société ») et métaphysique (statut des critères de la critique) qui structurent le champ de la critique sociale.

Le travail s’est organisé autour de trois axes de recherche : l’étude archéologique du concept de critique dans les discours philosophiques d’après-guerre en France (notamment par J.F. Lyotard) et en Allemagne (« école » de Francfort, Dialectique de la raison, Benjamin) (I) ; l’examen des présupposés méthodologiques et ontologiques des concepts de société et de critique et la confrontation de deux perspectives critiques sur le « social », selon que la critique est produite par la théorie (Adorno, Bourdieu) ou qu’elle émerge d’abord des pratiques des acteurs (Boltanski, Rancière, Habermas, Honneth) (II) ; l’actualité de la critique, les enjeux politiques de la critique sociale et les potentialités de la philosophie sociale et de la philosophie politique pour l’appréhension des luttes sociales (III). Outre la confrontation de différents grands modèles de critiques en France et en Allemagne, le programme a mené une réflexion sur le rapport à la Philosophie sociale, la Philosophie politique, la Sociologie, l’Ontologie sociale, mais aussi le Droit, ou encore les Sciences de l’information et de la communication dans le cadre de la réflexion sur la critique culturelle ainsi que dans le cadre d’actions de dissémination.

Réfléchissant sur l’héritage de la Théorie critique de l’École de Francfort, mais aussi sur tout un champ de pensée pouvant s’en réclamer ou proposer, en Allemagne et en France et dans le débat philosophique contemporain, une approche critique concurrente ou complémentaire, le projet se proposait de réaliser une étude systématique du concept de critique afin de déterminer la permanence de certains enjeux mais aussi les points de rupture et les principales fractures d’ordre méthodologique (approches de la société), ontologique (réalité de la « société ») et métaphysique (statut des critères de la critique) qui structurent le champ de la critique sociale. Quelles ont été les stratégies de réponse, théoriques ou pratiques, face à la disparition du sujet « naturel » de la critique dans son projet originel marxien, le prolétariat ? Dans la reprise du geste marxien, il s’agissait d’examiner les différents rapports possibles entre théorie et pratique et de chercher un point d’où l’on puisse développer, encore aujourd’hui et face à l’éclatement des discours et des pratiques critiques, une véritable « critique dans la mêlée ». Quelles sont les difficultés auxquelles nous devons faire face pour une critique ancrée dans notre temps ?
Le programme a permis de mener à bien un état des lieux très complet des théories critiques de la société et de proposer plusieurs perspectives de renouvellement de la Théorie critique actuelle. Le monde vécu est le lieu d’une élaboration conceptuelle que la théorie doit accueillir pour ne pas creuser l’écart avec la réalité, mais la difficulté réside aujourd’hui dans l’éclatement actuel des pratiques critiques, ainsi que dans une critique se manifestant dans un registre infra-discursif.

Une réflexion anthropologique est nécessaire sur la question de l’expressivité, prolongée par une réflexion sur le corps et sur les formes de la réification.

Le programme a donné lieu à de nombreuses publications .

La « théorie critique de la société » constitue, dans le débat philosophique contemporain français et allemand, un champ de réflexion à part ; mais elle ne relève pas d’un paradigme de pensée unifié. Notre projet interrogera les divergences et convergences des différentes approches visant à formuler une théorie critique de la société dans une perspective historique, systématique et franco-allemande en prenant pour point de départ le concept de critique même. Cette étude transversale a pour objectif de faire état des principales fractures d’ordre méthodologique (approches de l’objet « société »), ontologique (réalité de l’objet « société ») et métaphysique (statut des critères de la critique) qui structurent le champ de la critique sociale.
L’étude sera menée selon trois axes : premièrement en faisant état de l’histoire du concept de critique dans le discours philosophique d’après-guerre en France et en Allemagne (sous-projet I) ; alors qu’en Allemagne, le concept de critique est lié à l’objet « société » et recouvre, à première vue, un sens étroit (École de Francfort), il connaît des interprétations diverses dans l’espace français (Althusser, Foucault, Lyotard, Rancière, Balibar). Une comparaison sera menée, mettant d’une part l’accent sur les différences d’emploi du concept en France et en Allemagne ; et étudiant d’autre part les débats qui prennent la forme, au sein de chaque tradition, d’une « critique de la critique ». Selon le deuxième axe du projet, on examinera de manière systématique les présupposés méthodologiques, ontologiques et (post-)métaphysiques du concept de société autant que du concept de critique (sous-projet II). S’opposent deux approches critiques du social : une conception de la critique qui fait dépendre la possibilité de la critique de la théorie qui conçoit le social (Althusser, Adorno, Bourdieu) et une conception de la critique qui fait émerger la critique du social lui-même (de la parole des acteurs), la théorie n’étant ici que le réceptacle de cette critique (Foucault, Boltanski, Rancière, Habermas, Honneth). Le troisième axe du projet, prenant en compte à proprement parler l’actualité de la critique, fera dialoguer les deux traditions qui, en France et en Allemagne, ont une approche à la fois philosophique et sociologique de la société : la théorie critique de facture francfortoise (Adorno, Habermas, Honneth) et la sociologie de la critique (Boltanski, Thévenot), elle-même développée en réaction à la sociologie critique de Bourdieu (sous-projet III). Le dialogue entre ces deux approches, qui partagent l’idée que les acteurs sociaux eux-mêmes peuvent formuler la critique, sera complété par des voix discordantes affirmant l’existence d’un niveau non-intentionnel structurant le social, pouvant renforcer la capacité critique des acteurs autant que l’entraver (Rancière, Balibar, dernier Boltanski). Ce sous-projet interrogera également le rapport que la critique de la société entretient avec les luttes sociales réelles et mesurera les éventuelles tensions de cette approche de philosophie sociale avec la philosophie politique dont elle investit de toute évidence le terrain.

Coordination du projet

Gérard RAULET (FMSH/Groupe de recherche sur la culture de Weimar/IRICE) – j.christ@em.uni-frankfurt.de

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Universität Frankfurt Institut für Philosophie
FMSH FMSH/Groupe de recherche sur la culture de Weimar/IRICE

Aide de l'ANR 154 721 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2013 - 36 Mois

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