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Microvariation syntaxique dans les langues romanes de France – SYMILA

Résumé de soumission

SYMILA a pour but de mobiliser des données encore inexploitées concernant la variation syntaxique fine des langues romanes de France, de les compléter par de nouvelles enquêtes, de rendre l’ensemble accessible à la communauté scientifique et de commencer à en tirer des enseignements pour la théorie linguistique. Ce champ de recherche, la syntaxe dialectale ou micro-variation syntaxique, quoiqu’en plein essor en Europe et au-delà, est à ce jour, en dehors du domaine basque, quasiment inexploré en France, aussi bien d’un point de vue empirique que théorique.
SYMILA documentera et étudiera la syntaxe des dialectes romans de France (dialectes occitans, franco-provençaux, catalans de France, dialectes primaires d’oïl : picard, gallo, vendéen, poyaudin) à partir de nouvelles enquêtes qui prendront appui pour le ciblage de leur couverture empirique sur l’analyse des données sérielles systématiques existantes. Il y une extrême urgence à réunir des données nouvelles parce que les variétés dialectales primaires sont menacées d’extinction rapide. Les données existantes seront d’abord issues de l’Atlas Linguistique de la France, publié par E. Edmont et J. Gilliéron au tournant du XIXe et du XXe siècle. Bien que cet Atlas ait été conçu et publié dans une optique principalement lexicale et de phonétique historique (13 volumes grand format de cartes classées par entrées alphabétique indiquant toutes les variantes phonétiques des forme), il a été élaboré à partir de phrases complètes et donc de données syntaxiques. Comme nous en avons montré la faisabilité dans une étude pilote, nous nous proposons de reconstituer toutes les structures syntaxiques à l’origine de ces cartes avec leurs variantes, et de les rendre disponibles sous la forme, notamment, d’une base de données relationnelle articulée à des outils cartographiques. Ces données sont précieuses parce qu’elles ont été systématiquement recueillies dans 629 points d’enquête de l’ensemble du domaine gallo-roman. Elles dessinent les lignes directrices de la (morpho)-syntaxe de ces dialectes. Toutefois, elles ne couvrent pas tous les faits syntaxiques pertinents. SYMILA se propose d’enrichir et de compléter ces données dans une optique proprement syntaxique de façon à construire une documentation approfondie et homogène les phénomènes couverts, individuellement et dans leurs relations les uns aux autres. C’est l’objectif d’une nouvelle série d’enquêtes, dont les résultats seront exploités dans la même base de données. Parallèlement, ces données seront versées aux débats en cours au niveau international portant sur la typologie syntaxique ou la co-variation, dans les langues romanes et en général. Ces questions, notamment les plus centrales pour la connaissance des langues romanes, seront prises en compte dans la rédaction des questionnaires d’enquête.
Afin de garantir la tenue de ses objectifs, SYMILA associe deux partenaires aux compétences complémentaires : le premier, l’Université de Toulouse 2 (CLLE-ERSS), piloté par P. Sauzet, a, de longue date, une expérience reconnue en dialectologie. Le second, l’ENS-Paris, Institut Jean Nicod, piloté par D. Sportiche, fournira une expertise en syntaxe et linguistique théoriques. Les participants sont répartis sur le territoire (Toulouse, Paris, Nantes, Nice, Lyon, Amiens) afin de garantir un maillage régional adapté au projet. SYMILA vise à rejoindre la fédération européenne de projets en syntaxe dialectale Edisyn, soutenue par l’ESF et basée au Meertens Institut (Amsterdam), qui veille à l’interopérabilité des données, afin d’apporter au champ de la syntaxe comparative les données et l’éclairage-clé, du point de vue tant théorique que diachronique, du domaine roman central. Enfin, ce projet contribuera à la description, à la documentation pérenne et à la meilleure prise en compte dans les débats théoriques et typologiques de langues menacées mais désormais constitutionnellement inscrites dans le patrimoine de la France.

Coordination du projet

Patrick SAUZET (Laboratoire Cognition Langues Langage et Ergonomie (UMR 5462 CNRS UTM)) – patrick.sauzet@univ-tlse2.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IJN Institut Jean Nicod (UMR 8129 CNRS EHESS ENS)
CLLE ERSS Laboratoire Cognition Langues Langage et Ergonomie (UMR 5462 CNRS UTM)

Aide de l'ANR 344 760 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2013 - 36 Mois

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