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'LA GUERRE A FAIT SHANGHAI' : POUR UNE HISTOIRE SPATIALE DE SHANGHAI AUX 19e-20e SIECLES (1842-1952) – WARS

Le projet proposé vise à mettre en évidence les déterminants de la transformation de Shanghai sous l'angle de l'histoire spatiale et d'établir l'impact décisif des guerres, des rébellions et diverses formes de conflits dans l'élaboration de la trajectoire spatiale de la ville. Le projet est fondé sur la recherche historique, avec un recours à un large éventail de sources: (archives, documents imprimés), (documents cartographiques et des données spatiales) semi-classiques et les documents «marginaux» (telles que des photographies, y compris les photographies aériennes ) de l'histoire. Il prévoit de créer une plate-forme web innovante construite autour d'une ontologie basée sur les événements, une nomenclature et HGIS calendrier pilotés, bases de données relationnelles et des outils de visualisation.

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Résumé de soumission

Les guerres ont un impact considérable sur les territoires et leurs populations. De nombreuses villes ont été, à un moment donné de leur histoire, soumises aux conséquences catastrophiques de la guerre. Certaines ont subi des assauts répétés, des cycles successifs de destruction et de reconstruction, des déplacements de population, et comme conséquence, un remodelage de leur environnement. Pourtant, seule une poignée de grandes métropoles modernes ont subi à répétition de tels cycles de destruction soudaine et complète, suivie de périodes de reconstruction plus ou moins rapide, impliquant un renouvellement massif de leurs populations. Dans ce projet, nous voulons montrer que Shanghai représente un cas singulier - bien que malheureux - d'un espace urbain qui du milieu du 19e siècle à la fin des années 1940 a été pris dans plusieurs conflits. La ville tient également le triste record d'avoir été la première ville au monde à être exposée aux armements les plus modernes et à avoir souffert de niveaux jusqu'alors inconnus de violence.

L'histoire de Shanghai a été racontée sous l'angle de la modernisation, de l'occidentalisation et d’un développement économique étonnant. En d'autres termes, Shanghai apparaît dans la plupart des études comme une «success story ». Un succès, elle a en effet été. Et justement, ce succès est d’autant plus étonnant quand on examine de près l'histoire de la guerre et de la violence dans la ville. Dans ce projet, nous soutenons que le développement de Shanghai en tant que territoire urbain a été conditionné par les questions de défense et de conflit. Shanghai a prospéré et s’est nourri des effets de la guerre. De l'incursion militaire initiale et brève occupation par les troupes britanniques en 1842 à la guerre civile (1945-49) et ses séquelles de l'après-guerre, en passant par les révoltes populaires (1853-55, 1860-61), mouvements révolutionnaires (1911 , 1925-1927), conflits sino-japonais (1932, 1937), la ville a été le lieu de formes de violence qui ont affecté à la fois la configuration spatiale, la distribution, la composition et les activités de la population, et toute la structure économique. Les dirigeants de la ville - dans une ville composée de trois à quatre entités autonomes – ont dès le début intégré les considérations de défense dans la planification et la gestion de leurs territoires respectifs. Si les décisions politiques ont induit le changement spatial, notamment avec la création et l'expansion des concessions étrangères en dehors de la ville fortifiée d'origine, les questions de sécurité et de conflits ont déterminé le cours de la transformation spatiale de Shanghai.

Ce projet se propose d'étudier l'histoire de la guerre et des violences civiles à Shanghai sur un long siècle (1842-1952) sous l'angle de l'histoire spatiale (spatial history) et cherche à établir les déterminants et les modes de transformation de la ville qui ont résulté de la guerre. Il se situe à l’articulation de l’histoire et de la géographie. L’approche méthodologique adoptée s’inscrit dans le courant des « humanités numériques ». Elle implique le recours à la fois à une documentation qualitative et quantitative considérable et la mise en place d’instruments innovants de recherche historique, d'où le choix d'un projet de 48 mois.

Coordination du projet

HENRIOT Christian (Institut d'Asie Orientale) – christian.henriot@univ-lyon2.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IH Institut d'histoire
IAO - CNRS Institut d'Asie Orientale

Aide de l'ANR 200 000 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2013 - 36 Mois

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