RPIB - RECHERCHES PARTENARIALES ET INNOVATION BIOMEDICALE

Traitement de la Sclérose en Plaque par un dendrimère phosphoré immuno-modulateur – DENDRI'MS

Résumé de soumission

D’origine auto-immune, la Sclérose En Plaques (SEP) est une pathologie inflammatoire chronique. C’est la maladie neurodégénérative la plus répandue chez l’adulte jeune : elle affecte 2 millions de personnes dans le monde (dont 80000 en France), principalement des femmes. Bien que de nouvelles thérapies efficaces aient été proposées ces 15 dernières années, elles ne font que ralentir la progression de la maladie, retardant ses désagréments et l’invalidation des patients. Ces derniers ne sont toujours pas guéris aujourd’hui. La plupart des nouveaux protocoles thérapeutiques sont basés sur l’utilisation d’anticorps monoclonaux ciblant les cytokines inflammatoires ou leurs récepteurs : ils ont un coût très élevé (environ 15000 € / patient / an) et présentent des contre-indications notables. De nouvelles molécules, ciblant les différents aspects de la SEP (inflammation chronique et neurodégénération) sont donc nécessaires. Notre projet vise à répondre à cette attente.
Notre demande est fondée sur nos travaux antérieurs au cours desquels nous avons découvert que des molécules synthétiques, les dendrimères phosphorés, ont des propriétés anti-inflammatoires immuno-modulatrices. Les dendrimères sont des molécules polymères non linéaires, de taille et de structure parfaitement définies. Elles ont un diamètre de l’ordre de plusieurs nanomètres et font donc intégralement partie du monde nanométrique.
Nous avons notamment déjà montré qu’un dendrimère phosphoré particulier (appelé dendrimère ABP) est capable de stopper l’inflammation et la résorption osseuse dans un modèle murin d’arthrite expérimentale spontanée. Dans ce modèle, le dendrimère ABP est administré oralement ou par voie intraveineuse une fois par semaine à la dose de 10 mg par kg. Nous proposons aujourd’hui d’évaluer le potentiel thérapeutique de ce dendrimère dans des modèles animaux d’Encéphalomyélite Auto-immune Expérimentale (équivalent de la SEP dans les modèles animaux). L’évolution clinique des animaux ainsi que leur statut immunologique et inflammatoire seront suivis tout au long de l’étude d’efficacité du dendrimère ABP.
Dans la mesure où la SEP est une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, il est indispensable de savoir si le dendrimère ABP est capable de franchir la barrière hémato-encéphalique. Cette barrière sépare la circulation sanguine générale du cerveau. Elle est habituellement infranchissable par les molécules de petite et de grande taille. Il apparaît aujourd’hui que des molécules de taille intermédiaire (de l’ordre de quelques nanomètres) pourraient traverser cette barrière. Le dendrimère ABP est donc concerné ; ceci est un point crucial pour que le dendrimère ABP puisse exercer ses propriétés immuno-modulatrices directement dans le cerveau, siège de l’inflammation dans la SEP.
Enfin, les dendrimères étant des molécules très innovantes dans le secteur pharmaceutique et s’écartant des critères habituellement pris en compte dans cette industrie, nous souhaitons étudier les effets de ces nanomolécules sur le système immunitaire d’animaux sains afin de nous assurer de l’innocuité immunologique de ces candidats-médicaments. Nous souhaitons mener cette étude sur des primates non humains, animaux les plus proches de l’Homme. Cette préoccupation est guidée d’une part par le fait que les effets des nanomolécules en général sur un organisme vivant sont très peu connus, d’autre part par les effets délétères, voire mortels, d’un anticorps monoclonal immuno-modulateur mis en évidence lors d’un essai clinique de phase I au Royaume-Uni en 2006.
Nous avons tous les arguments scientifiques pour croire en l’avenir du dendrimère phosphoré ABP en santé humaine, paradigme d’une nouvelle famille de molécules immuno-modulatrices qui pourraient révolutionner le traitement des maladies inflammatoires chroniques en général, et de la SEP en particulier.

Coordination du projet

Rémy POUPOT (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES LIMOUSIN) – remy.poupot@inserm.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CPTP INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES LIMOUSIN
CNRS CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES
INSERM/CNRS/UPS INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES LIMOUSIN
CYNBIOSE

Aide de l'ANR 668 818 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2011 - 36 Mois

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