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Réguler pour un meilleur partage de l’information – RPIS

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Résumé de soumission

La production, la collecte et l’utilisation efficiente de l’information sont de plus en plus au centre des préoccupations citoyennes (risques environnementaux, sanitaires, alimentaires, financiers, industriels, technologiques, nucléaires, terroristes…). L’objectif de ce projet est d’étudier comment, dans des contextes d’interactions et de décisions stratégiques, l’information peut être transmise et agrégée de manière efficiente. La manipulation de l’information n’est pas un phénomène ad hoc, mais émane d’un comportement rationnel dans un environnement qui procure de « mauvaises » incitations. L’objet de nos travaux est d’étudier comment modifier cet environnement, de sorte que les acteurs concernés soient incités au partage volontaire de l’information dont la société a besoin.
Un exemple de conséquence désastreuse de manipulation de l’information est donné par la crise financière actuelle. Celle-ci émane de distorsions stratégiques de l’information par différents acteurs de la sphère financière. Dans le cas des produits subprimes, à l’origine du krach boursier de l'automne 2008, les agences de notations ont volontairement attribuées des notes excessivement bonnes aux paniers d’emprunts hypothécaires américains. Les banques commerciales ont proposées aux ménages, des crédits régis par des clauses complexes et sujettes à une mauvaise compréhension. Les gestionnaires de portefeuille n’ont pas informés les investisseurs du risque élevé attaché aux produits dérivés de crédits. Dans le cas de la crise grecque de 2010, le gouvernement hellénique a rapporté que ses prédécesseurs truquaient allègrement les statistiques nationales.
Le problème de la transparence et de l’agrégation efficiente de l’information est aussi largement présent dans des contextes d’expertises et de prise de décisions publiques. Des conflits d’intérêts entre collège d’experts, entre décideurs, ou entre experts et décideurs, accentuent le problème. Par exemple, pour de nombreux climatologues, l’action des gouvernements n’est pas suffisante pour enrayer le réchauffement climatique. D’autres scientifiques accusent certains climatologues d’avoir falsifié des données afin d’exagérer les causes anthropiques du changement climatique. L’opinion publique regrette l’absence de consensus suffisamment fort lors de la conférence internationale de Copenhague en décembre 2009.
Tous ces phénomènes sont le fruit d’interactions stratégiques dans un environnement d’intérêts conflictuels et d’information asymétrique. Ils peuvent être aisément étudiés à l’aide de modèles adéquats. La modélisation permet d’identifier les causes d’un comportement stratégique particulier, et ainsi d’indiquer comment modifier l’environnement institutionnel ou les « règles du jeu », afin d’inciter à des comportements individuels pouvant mieux concourir au bien-être collectif. Les outils de la théorie des jeux et de la théorie des contrats sont particulièrement adaptés pour l’élaboration de modèles appropriés. Notre approche permet d’étudier le problème sous un angle théorique - donnant lieu à des publications scientifiques dans des revues à comité de lecture internationale du plus haut niveau en sciences économiques, en sciences politiques, et en finance - mais aussi de proposer des solutions concrètes, directement applicables. Par exemple, Mathis-McAndrews-Rochet (2009) propose un nouveau mode de régulation des agences de notations, actuellement à l’étude par le congrès américain en vue d’une prochaine proposition de loi.
Nous nous proposons d’élaborer des modèles permettant de traiter des questions relevant, au sens large, des sciences politiques (relation entre expertise et prise de décision), des sciences économiques (économie industrielle) et des sciences de gestion (crise des subprimes, finance d’entreprises).

Coordination du projet

Jérôme MATHIS (FONDATION JEAN JACQUES LAFFONT TOULOUSE SCIENCES ECONOMIQUES) – jerome.mathis@TSE-fr.eu

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

TSE FONDATION JEAN JACQUES LAFFONT TOULOUSE SCIENCES ECONOMIQUES

Aide de l'ANR 81 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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