CES - Contaminants, Ecosystèmes, Santé

Quelles alternatives au contrôle chimique des vecteurs de la maladie de Chagas? – ALTERNATIVES

Résumé de soumission

La maladie de Chagas ou trypanosomose américaine, est une parasitose essentiellement rurale qui touche 20 millions de personnes sur le continent sud américain. La transmission à l’homme est principalement le fait de punaises hématophages de la famille des Reduvidae dont Triatoma infestans, vecteur majeur dans les pays du cône sud (Argentine, Bolivie, Paraguay, Pérou…). Le cycle de vie de cet insecte se déroule dans les habitations et comme et il n’existe aucune prophylaxie de masse (vaccin, médicament…), le contrôle de la transmission est naturellement basé sur le contrôle vectoriel. Celui ci consiste en épandages d’insecticides intra et peridomiciliaires, effectués par les services de santé ministériels des pays d’endémie. Après plusieurs décennies de lute insecticide, la maladie de Chagas reste mal contrôlée et semble même s’étendre à des territoires jusqu’alors épargnés, comme certaines grandes villes. Depuis peu, de fortes résistances aux insecticides sont apparues, compromettant ainsi le contrôle chimique de ces insectes. Malheureusement, fort des premiers succès enregistrés par la lutte chimique il y a une vingtaine d’année, les méthodes alternatives de contrôle ont été négligées et n’ont pas été développées. Face à la recrudescence de la maladie de Chagas et aux échecs opérationnels des traitements chimiques, il devient urgent de mettre en place des nouvelles stratégies de contrôle. Or, celles-ci ne peuvent l’être que si la dynamique de population des vecteurs est parfaitement comprise, ce qui n’est pas encore le cas. C’est donc l’objectif principal de ce projet ALTERNATIVES qui propose d’analyser en détails les paramètres populationnels signifiants dans le cadre d’un contrôle opérationnel d’une telle maladie à transmission vectorielle. Ce sont en particulier : (1) les structures spatiales et (2) l’analyse de la capacité vectorielle de l’insecte. Ces données seront ensuite intégrées dans un modèle mathématique pertinent et biologiquement interprétable, susceptible de simuler divers scénarios de contrôle vectoriel. Le projet se déroulera en partie en Bolivie où seront récoltées les données populationnelles de terrain. Les structures spatiales seront analysées à plusieurs niveaux d’échelle : habitation, village et inter-villages. Elles permettront de planifier par la suite des opérations de lutte à grande échelle et d’identifier les unités de traitement. La dynamique des populations permettra, à travers les paramètres de la capacité vectorielle, d’identifier les phases bio-ecologiques les plus pertinentes à contrôler, et permettra aussi la simulation d’actions de lutte et leur impact sur le devenir des populations de vecteurs. Elle sera analysée par le suivi de populations d’un même village et complété au laboratoire par l’analyse des traits de vie de l’insecte en conditions climatiques contrôlées. Un modèle mathématique sera élaboré et calibré avec ces données de terrain et de laboratoire. Ce modèle permettra d’optimiser les stratégies chimiques actuelles, ou mieux, de proposer des méthodes alternatives de contrôle ne faisant pas (ou peu) intervenir de pesticides. Le cadre du projet ALTERNATIVES peut servir de base de réflexion à d’autres maladies vectorielles dont les vecteurs sont «anthropisés » (dengue, chikungunya par exemple) puisque la maladie de Chagas partage avec elles de nombreux concepts et semble même être une sorte de modèle de ce genre d’endémie.

Coordination du projet

Frédéric LARDEUX (INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD) – lardeux@ird.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

DySMI INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD
CCPV INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD

Aide de l'ANR 259 896 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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