Lacs périurbains, société et environnement – PULSE

Les zones périurbaines sont des zones de transition où les activités urbaines et agricoles sont juxtaposées dans un paysage complexe de parcelles agricoles, industrielles, urbaines, forestières et lacustres. Nous avons construit un projet à l’échelle de la région Ile-de –France, la région la plus peuplée de France, pour étudier l’impact des changements globaux et de diverses pressions anthropiques plus locales sur les lacs périurbains et proposer des stratégies d’adaptation et d’atténuation des conséquences de ces pressions sur la qualité des lacs et des servies qu’ils rendent aux sociétés humaines. Les lacs situés en zone périurbaine sont des écosystèmes très vulnérables, généralement touchés par des stress environnementaux très variés, qui agissent soit à l’échelle locale (changements d’usage des sols, polluants industriels et agricoles, eutrophisation, espèces invasives) ou à l’échelle globale (CO2, température, polluants atmosphériques, dépôts azotés). Les conséquences des interactions entre ces stress sont pour le moment presque inconnues. Par ailleurs, les lacs périurbains constituent un ensemble d’environnements distincts dans la même région géographique. On peut donc les considérer comme constituant une expérience à long terme. Ces lacs constituent donc un système de choix pour étudier l’impact de pressions multiples sur la biodiversité, le fonctionnement et les services des écosystèmes aquatiques. Du fait de leur situation périurbaine, l’étude de ces lacs est aussi particulièrement pertinente pour étudier les dimensions humaines et sociétales de la vulnérabilité des écosystèmes and de leur capacité d’adaptation vis-à-vis des CEPs.
Pour adresser ces problèmes notre projet combine au sujet des différentes sources de stress : (1) une analyse comparative de 50 lacs représentatifs de la diversité régionale des lacs, (2) une analyse détaillée et saisonnière d’un lac pilote (Créteil), (3) des expériences de laboratoire en microcosmes, (4) des expériences, en mésocosmes, in situ et à plus long terme. Les approches comparatives, descriptives et expérimentales seront couplées à des modèles théoriques et l’élaboration de scénarios pour prédire l’évolution de la qualité des lacs sur une centaine d’années. Cela sera complété par une analyse comparative de la perception de la qualité des lacs et des priorités de management par les chercheurs de différentes disciplines (géographie, sociologie, écologie, limnologie, physique et chimie), et les principales catégories de personnes porteuses d’enjeux. Enfin, des arbres de décision seront proposés pour aider à définir des stratégies d’adaptation et d’atténuation de l’impact des CEPs sur la qualité des lacs et les services qu’ils fournissent.