Blanc SHS 3 - Sciences humaines et sociales : Cultures, arts, civilisations

Atlas informatisé de l'Adriatique antique – AdriAtlas

Atlas informatisé de l'Adriatique antique (XIe s. av. J.-C. – VIIIe s. ap. J.-C.)

Le projet propose un Atlas informatisé de l’Adriatique antique, constitué d’une base de données liée à une carte interactive, consultable sur Internet. Cet atlas offrira un état des connaissances sur l’espace adriatique, depuis la fin de l'âge du Bronze (XIe s. av. J.-C.) jusqu'à l'extrême fin de l'Antiquité (VIIIe s. ap. J.-C.).

Combiner un atlas et une encyclopédie de l'Adriatique antique

L’espace adriatique en tant qu’objet d’étude relève d’une démarche relativement récente, car cette région a été vue avant tout comme une zone de fractures et de frontières. Dans les atlas historiques, elle ne figure pratiquement jamais en entier, sauf à très petite échelle. L’objectif d’AdriAtlas est de présenter l’état des connaissances sur le bassin adriatique et toutes les régions qui le bordent, pour une période très large, allant de l’âge du Bronze jusqu’à l’extrême fin de l’Antiquité et le haut Moyen Age. Compte tenu de la très grande richesse du patrimoine historique et archéologique de cet espace, il était impossible dans un délai raisonnable de retenir la totalité des sites, sous la forme d’une carte archéologique par exemple. Une équipe internationale, constituée des meilleurs spécialistes d’une région ou d’une époque, a donc choisi les sites majeurs ainsi que toutes les localités mentionnées par les textes antiques, en incluant les recherches les plus récentes, avec une bibliographie actualisée et une iconographie adéquate. Cet atlas s’adresse aussi bien aux spécialistes, historiens et archéologues, enseignants et étudiants, qu’au grand public, qui y trouvera des informations sur sa propre région ou celle qu’il envisage de visiter, car l’Atlas comporte aussi des renseignements pratiques d’ordre touristique. Il fournit enfin un précieux bilan sur la vulnérabilité d’un certain nombre de sites, pouvant amener l’opinion publique et les décideurs à davantage de protection d’un patrimoine exceptionnel.

Les notices de sites, saisies dans une base de données (PostgreSQL), comportent une douzaine de thèmes : état civil antique et actuel (dénomination qui a pu varier dans un passé récent, pays, région, commune), description, histoire des recherches, sources antiques (littéraires, épigraphiques, autres), bibliographie, iconographie, webographie, vulnérabilité, mise en valeur touristique. La base est multilingue : les notices sont rédigées pour le moment en français, italien ou anglais, selon les rédacteurs, mais elles seront traduites progressivement en albanais, croate et slovène. S'y ajouteront également des notices sur les peuples, les entités administratives et politiques, les cours d’eau, les grandes routes. En parallèle, une geodatabase ArcGIS est constituée avec les couches géographiques disponibles : images satellites, découpage territorial et villes actuelles, milieu naturel (courbes de niveau, réseau hydrographique, géologie, couvert végétal; d'autres couches sont créées : découpage territorial ancien, infrastructures anciennes (routes, centuriations, grands aqueducs). La geodatabase et les notices de site seront publiées sur un géoportail développé pour le projet (ArcGIS Serveur). On peut ainsi visualiser des données en jouant sur des échelles différentes et/ou en combinant divers fonds de cartes. On pourra chercher un site particulier ou bien se faire présenter un groupe de sites spécifiques dans une région donnée ou sur l’ensemble du bassin adriatique, en interrogeant soit le géoportail soit la base de données. Adriatlas dans son programme de 3 ans, ne couvre que l’Adriatique orientale, de Trieste jusqu’à la frontière méridionale de l’Albanie.

Le premier résultat est d’avoir créé une synergie de recherche, d’abord par une réflexion sur le renouveau de la cartographie et de la géographie historique, qui profitent des nouveaux outils à sa disposition ; cet aspect a nourri une table ronde internationale à Bordeaux (21-22 septembre 2012) intitulée L’Histoire et les cartes, à propos de l’Atlas informatisé de l’Adriatique antique. Surtout, la mobilisation d’une masse de données nouvelles permet une vision globale et diachronique de l’espace adriatique. En particulier, elle permet aux chercheurs d’actualiser leurs connaissances, face à une bibliographie foisonnante et dispersée et la multiplication des découvertes archéologiques. Par ailleurs, l’Atlas a pour effet de décloisonner une recherche longtemps cantonnée à l’intérieur des frontières de chaque pays. Elle crée une dynamique au sein d’une communauté scientifique adriatique, de plus en plus habituée à travailler ensemble sur des thèmes communs. Ainsi, l’ensemble des 13 centres de recherche impliqués dans ce projet (instituts archéologiques de Ljubljana et de Tirana et universités de Bari, Bologne, Lecce, Macerata, Padoue, Pula, Trieste et Zadar) se réuniront dans un colloque à l’Ecole française de Rome les 4 et 5 novembre 2013. En même temps, cet état des connaissances est mis immédiatement à la disposition du plus grand nombre. Le portail Adriaticummare.org, qui accompagne l’Atlas, fournit des informations complémentaires. Enfin les outils cartographiques sont aisés à consulter et permettent de jouer sur les échelles, passant d’une vision de l’ensemble de l’Adriatique sur un millier de kilomètres de longueur à la microrégion de 5000 mètres de côté.

Après l’Adriatique orientale, l’Atlas couvrira la partie italienne en 2014 et 2015, mais a également la perspective de se développer en direction du Danube. Par ailleurs, il est déjà à la base de nouvelles recherches comme par exemple un programme Labex LaScArBx (Bordeaux) sur l’Istrie septentrionale et son arrière-pays. A plus long terme, l’Atlas est un instrument de réflexion, après une longue tradition de détournements et de déformations de l’Histoire depuis deux siècles. Déjà, il contribue au développement d’un tourisme culturel, dans des régions riches en vestiges protohistoriques, romains et byzantins. En outre, il attire l’attention des décideurs et du grand public sur la vulnérabilité de ce patrimoine archéologique et historique ; la tenue de la table ronde les 25 et 26 octobre 2012 à l’Ecole française de Rome sur les Littoraux en danger est une première illustration concrète en ce sens.

La principale production scientifique est d’abord l’Atlas lui-même, couvrant l’Adriatique orientale, et publié sur un géoportail. A cela s’ajoutent deux cartes thématiques, l’une sur la vulnérabilité des sites adriatiques, l’autre sur le patrimoine archéologique visible aujourd’hui. Par ailleurs, le portail Adriaticummare.org complète les données de l’Atlas en offrant entre autres un répertoire des cartes historiques de l’Adriatique et un inventaire des revues adriatiques. Enfin, les trois réunions scientifiques liées à l’élaboration de l’Atlas – les tables rondes internationales de Bordeaux L’Histoire et les cartes, à propos de l’Atlas informatisé de l’Adriatique antique, et de Rome Littoraux en danger ? vulnérabilité et protection du patrimoine archéologique littoral d'Adriatique orientale ainsi que le colloque international de Rome sur l’Adriatique antique (4-5 novembre 2013) – seront publiés à l’issue du programme.

Le projet AdriaAtlas propose de construire un Atlas informatisé de l’Adriatique antique, à partir d’un Système d’information Géographique (SIG) qui sera consultable sur Internet.
Les objectifs du projet
Cet Atlas informatisé de l'Adriatique antique comprendra toutes les régions côtières, dont les limites géographiques sont fixées à la ligne de partage des eaux pour la péninsule italienne, les Alpes et les Balkans ; par ailleurs, il englobe les régions antiques d'Aemilia (Emilie-Romagne) et de Venetia, dans la plaine du Pô, et le bassin de Ljubljana, en Slovénie. L'arc de temps considéré va de la fin de l'Age du Bronze (XIe s. av. J.-C.) à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Age (VIIIe s. ap. J.-C.) ; un ensemble de cartes correspondant chacune à une grande période est prévu. Il ne s'agit pas de cartes archéologiques exhaustives, mais d'un choix de sites considérés comme importants pour l'histoire et l'archéologie. Chaque site figurant sur la carte sera relié à une notice descriptive, avec plans, photos, sources écrites et bibliographie. Des publications papier sont également prévues par région.
Les partenaires et chercheurs associés
Les trois partenaires du projet ANR sont : Ausonius (UMR 5607 CNRS/Université de Bordeaux 3), l’Ecole française de Rome (Italie) et le Centre de Ressources numériques M2ISA (UMR 8564 CNRS-EHESS, Paris), qui sera responsable du développement du Géoportail (mise en ligne du SIG). Des chercheurs de Trieste, Ljubljana, Pula, Zadar et Tirana sont rattachés aux partenaires participants. Par ailleurs, les centres adriatiques de la côte occidentale (Padoue, Bologne, Macerata, Bari et Lecce) soutiennent le projet.
Dans cette entreprise, le rôle de l'équipe d'Ausonius est triple :
- pilotage de l'ensemble du projet,
- développement du portail Internet AdriaticumMare,
- rôle moteur, avec l’Ecole Française de Rome, dans la partie orientale de l'Atlas, depuis la région de Trieste jusqu'à l’Albanie, avec d’abord la réalisation de la région-test de l’Istrie, puis celles de la Liburnie, de la Dalmatie centrale et méridionale et de l’Albanie.
Un nouveau type d’atlas
L'Adriatique en tant qu'espace historique, objet d'étude en soi, est d'une conception récente. Le fait que depuis la fin de l'Antiquité, cet espace ait été constamment une zone de frontière et de conflit explique qu'à ce jour aucun atlas historique ne propose une carte de l'Adriatique à une échelle satisfaisante.
Les progrès techniques de la géomatique (géographie combinée à l'informatique) rendent aujourd'hui réalisable ce qui n'était qu'utopique il y a quelques années, en permettant la multiplication des cartes à des échelles différentes et leur mise à jour régulière.
AdriAtlas offrira à la fois un recueil de cartes (selon la conception classique de l’atlas) régulièrement mis à jour, une encyclopédie, dont les notices seront rédigées par les meilleurs spécialistes de la question, et une bibliographie, permettant de suivre une production scientifique en pleine inflation. Mis à la disposition des spécialistes, historiens et archéologues ainsi que du grand public, il constituera non seulement un outil performant de connaissance et de réflexion mais aussi un instrument de premier ordre pour la diffusion des connaissances et leur vulgarisation. La réalisation du projet implique en effet la mise au point d’un géoportail et la publication des actes des diverses rencontres – table ronde de Bordeaux et colloque de Rome, tirant le bilan historique de ces travaux, et journée d’étude des littoraux en danger liée à deux applications pratiques : carte touristique de l'Adriatique antique et carte des risques pour le patrimoine.

Coordination du projet

Francis TASSAUX (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION AQUITAINE LIMOUSIN) – tassaux@u-bordeaux3.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

AUSONIUS / UMR 5607 CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION AQUITAINE LIMOUSIN
EFR ECOLE FRANCAISE DE ROME
CRN M2ISA / UMR 8564 CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 270 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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