Blanc SHS 3 - Sciences humaines et sociales : Cultures, arts, civilisations

Dictionnaire historique et théologique de la Septante – HTDS

Historical and Theological Lexicon of the Septuagint

Il s’agit de fournir un nouvel outil de recherche dans l’approche de la première traduction en grec de la Bible, la Septante. Cette traduction remontant à l’Antiquité est un marqueur des conditions d’interculturalité régnant à cette époque.

L’objectif du projet est la publication d’un nouvel outil pour la recherche sur la Septante, sur la Bible en général et sur la littérature hellénistique et chrétienne.

Ce projet collectif et interdisciplinaire de grande ampleur a pour objet de créer un nouvel outil de recherche : un dictionnaire multivolume proposant, pour chaque mot ou groupe de mots de la Septante, un article de 2 à 10 pages (au total environ 500 articles). Ce dictionnaire reposera sur une recherche originale du plus haut niveau scientifique. Il comblera un manque important dans les domaines de la philologie ancienne et des sciences des religions. La Bible Hébraïque a joué un rôle important dans le développement de la culture européenne. Néanmoins, ses principes fondamentaux doivent être extraits de leur environnement national et linguistique originel pour devenir utilisables à plus large échelle. Ils ont également dû être rendus attractifs à des esprits qui ont évolué sous l'influence de la révolution scientifique et rationaliste apportée par les Grecs. La Septante est la première étape de ce processus d'appropriation culturelle. L'objectif du projet est de proposer une analyse du vocabulaire typique de la Septante. Pour chacun des mots ou des groupes de mots, un article sera écrit, qui précisera: 1) le contexte du mot en Grec classique et hellénistique: signification, usage, connotations; 2) sa présence et sa signification dans les ouvrages bibliques ; 3) les développements suivants du mot dans les écritures juives de la période hellénistique, dans le Nouveau Testament et la première littérature chrétienne. Comme le vocabulaire de la Septante sera replacé dans un plus large contexte, le dictionnaire intéressera non seulement les chercheurs du domaine biblique, mais aussi les érudits classiques, les linguistes, les historiens de la religion et des Pères de l'Eglise. Ainsi, le dictionnaire pourra combler une lacune importante.

Dans la recherche philologique, on se sert aujourd’hui de nombreux logiciels, en particulier les banques de données des textes grecs et latins (Thesaurus linguae graecae et Thesaurus linguae latinae, «Diogenes») ainsi que les logiciels bibliques (avant tout « Bible Works »). Ces logiciels permettent non seulement de faire des recherches de concordance (où est attesté quel terme ?) mais aussi de repérer les éditions critiques.

Le résultat initial est la publication d’un lexique et d’une version électronique. Le grand apport de l’ouvrage consiste à fournir de vastes informations sur l’évolution des termes clés que la Septante a empruntés à son environnement, ainsi que sur leur avenir dans la littérature juive et chrétienne. Il s’agit d’un outil de recherche novateur qui permet au futur lecteur de se faire une idée, d'une part, des rapports entre la Septante et son contexte socio-culturel grec et égyptien et, d’autre part, de son impact sur la future théologie chrétienne. Cependant d’autres fruits sont apparus au cours de l’élaboration de cet outil de recherche. En particulier, plusieurs colloques internationaux ainsi que des articles dans des revues internationales ont permis à des chercheurs de présenter plus en profondeur leurs résultats de recherche. Un réseau d’universitaire internationaux a été mis en place pour mettre en valeur la recherche
sur la Septante. Le dictionnaire a intégré également un certain nombre de jeunes doctorants et de jeunes chercheurs qui constitueront sur le long terme une communauté de recherche sur la Septante formés non seulement à la méthode mais également ouverts à la collaboration internationale et aux démarches pluridisciplinaires. De fait, l’approche essentiellement pluridisciplinaire a également permis de confronter des méthodes de travail provenant de sphères initialement isolées, telles que les lettres classiques, les papyrus et inscriptions, les sciences des religions, etc.

Le caractère international du projet ouvre des perspectives de collaboration avec des universités de pays avec lesquels nous n’avons pas encore beaucoup de contacts (Europe de l’Est, Australie). De même cela permet aussi de valoriser la rechercher française dans un contexte multiculturel. La qualité scientifique du lexique permet d’envisager qu’il devienne une référence et qu’il soit utilisé par des générations de chercheurs dans les projets de recherches de premier plan concernant tant les études de sciences des religions que des études de lettres de l’époque hellénistique ou de patristique.

Les études méthodologiques préalables ont conduit à la parution du livre Septuagint Vocabulary. Pre-History, Usage, Reception, édité par E. Bons et J. Joosten, Atlanta : SBL,2011.
Un premier colloque a été organisé en 2011 sur le thème de la réception du vocabulaire de la Septante dans la littérature judéo-hellenistique et chrétienne.
Un deuxième colloque est organisé en juin 2013 sur le thème des découvertes récentes effectuées à l’occasion de l’écriture des premiers articles.
Un certain nombre d’articles sont directement dérivés du projet, tels que :
Bons, E., « Psalter Terminology in Joseph and Aseneth », in: LXX-Tagung Wuppertal 2012 –Die Septuaginta: Text, Wirkung, Rezeption, 19-22 juillet 2012 (titre provisoire ; coll. « issenschaftliche
Untersuchungen zum Neuen Testament »), Tübingen, Mohr Siebeck, sous presse.
Scialabba, D., « The Vocabulary of Conversion in Joseph and Aseneth and in the Acts of the Apostles » in: LXX-Tagung Wuppertal 2012 – Die Septuaginta: Text, Wirkung, Rezeption, 19-22 juillet 2012 (titre provisoire ; coll. « Wissenschaftliche Untersuchungen zum Neuen Testament»), Tübingen, Mohr Siebeck, sous presse.
Un certain nombre de communications dans des colloques internationaux ont promu le projet ainsi que l’aide de l’ANR:
7 avril 2011, Jérusalem : Jan Joosten, « The Historical and Theological Lexicon of the Septuagint:Reflections on a projected research tool », Jonas Greenfield Seminar, Hebrew University.
12 nov. 2011, Francfort (RFA), Eberhard Bons/Jan Joosten, Rhein-Main-Exegesetreffen (réunion trisemestrielle des exégètes du Rhin supérieur et des pays voisins), cf.http://www.rhein-main-exeg.de/Archiv.htm#2011
10 sept 2012, Strasbourg (FRA), E. Bons, « The “Historical and Theological Lexicon of the Septuagint” (HTLS) », colloque La lexicographie Biblique, Université de Strasbourg.

Ce grand projet collectif et interdisciplinaire visera à produire un nouvel outil de recherche, à savoir, un dictionnaire en plusieurs volumes proposant une étude pour chacun des 400-500 mots les plus importants de la Septante (= LXX), traduction grecque de la Bible juive remontant aux IIIe et IIe s. a.C. Chaque article approfondira
- l’arrière-plan du mot dans les écrits grecs, classique et hellénistique : les sens, l’emploi, les connotations, les développements sémantiques ;
- sa distribution et son sens dans les livres bibliques, ses équivalents hébreux et araméens et l’influence de ceux-ci sur le sens du mot grec ;
- son évolution ultérieure dans les écrits judéo-hellénistiques, dans le Nouveau Testament et dans le christianisme primitif.

Contexte et enjeux
La Bible hébraïque a joué un rôle capital dans la formation de la conscience occidentale. Mais pour devenir fécondes, il fallait que les grandes idées de l'Ancien Testament—le monothéisme, la démythologisation du cosmos, la linéarité du temps—soient mûries intellectuellement et rendues assimilables à une mentalité qui se situait en aval de la révolution « scientifique » grecque. Il fallait aussi que ces idées soient sorties du cadre linguistique et national dans lequel elles furent nées. La LXX représente, sans conteste, la première grande étape dans ce processus.
Durant les vingt dernières années, la LXX est sortie progressivement de l’ombre de son modèle hébraïque. Historiens du judaïsme, linguistes et spécialistes du Nouveau Testa¬ment reconnaissent en elle un écrit significatif et original. Plusieurs projets se sont attelés à produire des traductions annotées : en France, La Bible d’Alexandrie (à partir de 1994) ; dans le monde anglophone la New English Translation of the Septuagint (2007) ; en Allemagne la Septuaginta Deutsch (2009).
Pour avancer dans l’exploration de la version grecque, il convient de développer une recherche en profondeur. La découverte du texte dans sa linéarité doit s’accompagner d’investigations sur le vocabulaire : son enracinement dans la culture hellénistique et son exploitation par les traducteurs juifs bilingues.

Objectifs et méthode
L’objectif de l'entreprise est de fournir une analyse du vocabulaire typique de la Septante. Comme le vocabulaire de la LXX sera étudié dans un cadre très large, le dictionnaire ne s’adresse pas seulement aux biblistes mais également aux hellénistes, aux linguistes, aux historiens de la religion et aux patrologues. Ainsi, le dictionnaire comblera un manque important dans les domaines de la philologie grecque et des études religieuses.
La nouveauté principale du projet réside dans le fait qu’il considère la LXX comme un texte autonome. Tel n’était pas le cas dans le passé. Le plus souvent, on a étudié la LXX afin de corriger, dans le cadre de la critique textuelle, le texte hébraïque de la Bible ou dans le but d’éclairer le Nouveau Testament. Or, comme la recherche récente l’a montré, la source hébraïque de la LXX n’était pas identique au texte dit « massorétique » reçu par la synagogue. En plus, les traducteurs se sont permis des libertés. Ainsi, la LXX est en quelque sorte un « update » des écritures juives.

Organisation du projet
Le projet entier sera piloté à partir de l’Université de Strasbourg par Eberhard Bons et Jan Joosten conjointement. Ils pourront compter sur le soutien d’un comité de rédaction composé des experts suivants :
- Christoph Kugelmeier, Sarrebruck, littérature grecque,
- Anna Passoni Dell’Acqua, Milan, papyrologie,
- James Aitken, Cambridge, littérature judéo-hellénistique,
- Michael Segal, Jérusalem, littérature rabbinique,
- Tobias Nicklas, Regensburg, Nouveau Testament,
- Emanuela Prinzivalli, Rome, christianisme primitif,
- Erik Eynikel, Nijmegen, lexicographie.
Les articles seront rédigés par une centaine d’auteurs. Le dictionnaire sera publié en anglais par l’éditeur Mohr Siebeck, Tübingen, qui assurera la diffusion mondiale de l’ouvrage.

Coordination du projet

EBERHARD BONS (UNIVERSITE DE STRASBOURG) – bons@unistra.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

EA 1343 UNIVERSITE DE STRASBOURG
EA 4378 UNIVERSITE DE STRASBOURG

Aide de l'ANR 160 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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