Imagerie de l'inflammation intracérébrale dans les formes progressives de sclérose en plaques – INFLASEP

La sclérose en plaques (SEP) est une affection demyélinisante invalidante et fréquente de l adulte. Alors que des progrès importants ont été obtenus concernant la compréhension des mécanismes physiopathologiques et le traitement de la phase rémittente de la maladie, les mécanismes responsables de la progression du handicap neurologique dans les formes secondairement progressives et progressives d emblée demeurent mal compris. Les traitements actuels de la maladie sont d ailleurs sans effet dans ces formes progressives. Des études neuropathologiques récentes ont récemment démontré qu une inflammation diffuse était présente dans le cerveau des patients avec SEP progressive. Celle-ci n est pas visualisée par les techniques d IRM et il est donc nécessaire de développer de nouvelles techniques d'imagerie, capables de visualiser et de quantifier cette inflammation intra-cérébrale, afin d améliorer la compréhension des mécanismes et la prise en charge de ces phases sévères de la maladie.

Ce projet a pour but de développer une imagerie de l'inflammation intracérébrale dans la SEP. Nous allons évaluer et comparer deux techniques d'imagerie moléculaire en Tomographie par Emission de Positons (TEP), pour leur capacité à détecter et quantifier l inflammation intracérébrale : les traceurs utilisés seront le [18F]DPA-714, un nouveau ligand prometteur des récepteurs périphériques aux benzodiazepines, cibles exprimées par la microglie activée, et le 18F-FDG, qui évaluera le métabolisme du glucose des cellules immunitaires activées dans la substance blanche. Des patients présentant une SEP secondairement progressive et des patients avec une SEP progressive d emblée seront comparés à des volontaires sains et à des patients avec une forme rémittente stable de la maladie. Chaque sujet bénéficiera d une évaluation clinique neurologique détaillée et d une IRM multimodalité pour documenter l'atteinte clinique et du parenchyme cérébral. Un suivi longitudinal clinique et radiologique sera ensuite réalisé sur 2 ans, afin de déterminer la valeur pronostique de l'inflammation mesurée en TEP. Cette étude permettra le développement de nouveaux marqueurs d imagerie de l'inflammation dans la SEP, ce qui devrait améliorer nos connaissances physiopathologiques et nos possibilités de prise en charge dans les formes progressives de la maladie. En particulier, elle contribuera à mieux comprendre le rôle pathogène de l'inflammation intracérébrale sur la progression du handicap neurologique dans les phases progressives de la maladie. Elle permettra aussi de préciser si l'imagerie de cette inflammation en TEP peut avoir un intérêt diagnostique ou pronostique dans ces formes de SEP. Enfin elle pourrait procurer un nouveau marqueur d évaluation pour des essais thérapeutiques futurs dans les SEP progressives.