SEST - Programme Santé-Environnement et Santé-Travail (SEST)

Etude transnationale d'une maladie professionnelle exemplaire: la silicose et la santé au travail en France et dans les pays industrialisés – SILICOSE

Résumé de soumission

L’histoire des maladies professionnelles, clé d’interprétation de la situation contemporaine, est un domaine de recherche qui s’est développé depuis une à deux décennies à peine. Après une première vague de travaux à l’échelle nationale, le présent projet a pour but d’ouvrir une phase nouvelle de recherche : montrer combien la dimension internationale est déterminante dans la compréhension des modalités de lutte contre les maladies professionnelles. La perspective retenue consiste d’une part à capitaliser les résultats des travaux menés, dans leur pays respectifs, par l’ensemble des chercheurs réunis dans le projet, et d’autre part à développer une recherche inédite sur les dynamiques transnationales – c’est-à-dire liées aux échanges de toute nature entre nations – sous-jacentes aux modalités et politiques de préservation de la santé au travail. Le projet repose sur l’établissement d’un réseau international de chercheurs spécialistes du domaine, réunis autour de problématiques communes et clairement définies. La situation française sera à la fois mise en regard de trois autres pays européens (Belgique, Italie et Royaume-Uni) et de deux cas intercontinentaux (États-Unis et Japon) ; et resituée dans un cadre transnational. La recherche se centrera pour ce faire sur une maladie, la silicose, entendue à plusieurs titres comme un véritable cas expérimental. Si elle tend à s’estomper de la mémoire européenne, la silicose est d’abord une maladie dont les répercussions ont été considérables, supérieures souvent à celles de l’amiante : 100.000 à 150.000 morts en France depuis 1945 selon des estimations patronales qui, pour des raisons de définition juridique, ne peuvent être que très inférieures à la réalité. En deuxième lieu, la silicose, loin de s’être éteinte avec la fermeture des charbonnages en Europe, demeure d’actualité : elle tend à se diffuser à mesure de l’industrialisation des pays en développement. En 2000, le BIT a officiellement inscrit le combat pour son éradication à l’un des ses programmes décennaux : le cadre, international, de notre recherche, permettra de dégager des enseignements sur l’efficacité relative des différentes dispositifs institutionnels qui ont, tout au long du XXe siècle, été mis en œuvre selon les pays pour la combattre. En troisième lieu, la silicose soulève, par excellence, la question de la définition ambiguë, à la fois médicale et légale, des maladies professionnelles. Son étiologie complexe, son apparition dans les contextes professionnels les plus variés – et en aucun cas limités aux mines de charbon, ni même à la seule industrie extractive – font que l’on qualifie de « silicose » des affections pulmonaires qui peuvent être très hétérogènes. Nous nous demanderons dans quelle mesure la silicose est une maladie professionnelle « nationale », dans le sens où son acception peut être plus ou moins large d’un pays à l’autre, et où les critères conditionnant sa reconnaissance (durée d’exposition, type de travail) sont définis selon une base juridique et donc, pour partie, conventionnelle. En quatrième lieu enfin, les processus qui ont freiné la reconnaissance de la silicose, qui ont restreint sa définition légale, qui ont limité sa prévention, sont présents, sous des formes diverses, dans tous les pays que nous avons retenus pour notre étude. Notre horizon de travail consistera à se servir du cas de la silicose pour cerner à la fois les limites structurelles de la lutte contre les maladies professionnelles dans les pays industrialisés, mieux circonscrire en retour les spécificités du cas français, et dégager des pistes d’évolution possibles pour l’avenir. L’histoire de la lutte contre silicose, en effet, soulève beaucoup de problèmes analogues à l’histoire du combat contre l’amiante et, aujourd'hui, aux modalités de reconnaissance des risques de cancers professionnels. En particulier, la notion de seuil d’exposition s’est développée en grande partie à son propos, par une diffusion progressive en par

Coordination du projet

Paul André ROSENTAL (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 155 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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