Etude approfondie d'une isoforme particulière de chaîne lourde de myosine impliquée dans la tendreté de la viande bovine – MYOTEND

Le critère de tendreté est une problématique prépondérante dans le secteur de la viande et il n’existe pas à l’heure actuelle de technique de référence simple, fiable et reproductible pour la prédire. Nos résultats préliminaires ont révélé une isoforme de chaîne lourde de myosine non identifiée jusqu’à présent chez le bovin. Les animaux « porteurs » de cette isoforme ont tous un même ancêtre en commun et ils présentent des notes de tendreté de viande élevée. Aussi, l’objectif stratégique de ce projet est de valider l’importance de cette isoforme dans le déterminisme de la tendreté de la viande et de le valoriser, à terme, en mettant sur le marché un test de diagnostic utilisable dans la filière bovine pour sélectionner des individus à viande tendre. Sur le plan opérationnel, nous proposons : (1) de compléter les travaux pour identifier plus précisément cette isoforme, expliciter les mécanismes impliqués dans la régulation de son expression et fabriquer un (ou des) anticorps spécifique. Pour cela nous conduirons des études en synergie au niveau du gène et de la protéine. Nos résultats préliminaires sur un lot de 11 taurillons, montrent que l’ARNm est exprimé chez les 11 taurillons alors que 2 seulement possèdent la protéine, ce qui suggère un mécanisme de régulation complexe et démontre la nécessité d’établir un test diagnostic au niveau protéique dans un premier temps. Par ailleurs, d’autres résultats préliminaires (analyse complémentaire de 60 descendants de l’ancêtre commun des 2 taurillons) suggèrent fortement une situation d’allélisme. L’identification du gène en cause et de l’allèle conduisant à la présence de cette isoforme sera également entreprise. (2) de mettre au point un test immunologique simple (IDR ou ELISA) permettant de rechercher cette isoforme dans un large effectif de bovins des trois principales races à viande (Charolaise, Limousine, Blonde d’Aquitaine) pour lesquels ont été mesurées différentes caractéristiques musculaires et la qualité sensorielle de la viande. Cette étude permettra d’évaluer la fréquence de cette isoforme de chaîne lourde de myosine au sein des principales races à viande françaises et de tester l’intérêt de ce nouveau marqueur biologique pour certifier le potentiel des animaux à produire une viande de qualité. Il sera ainsi possible de diriger les animaux de boucherie sur les segments de marché les plus adaptés à leur potentiel biologique et/ou de mettre en place une certification dans certaines filières.