Peptides thérapeutiques : nouvelle approche pour un contrôle de la pharmacocinétique – THERAPEP

Certaines maladies, dues à un déséquilibre hormonal requièrent la prise régulière et souvent à vie de compléments hormonaux. Plusieurs problèmes sont liés à ces médicaments, en particulier leur instabilité dans les fluides biologiques conduisant à leur disparition rapide de la circulation sanguine. La nécessité de prises répétées dans la journée entraîne un inconfort particulier pour le malade. Ainsi, des stratégies de formulation sont recherchées pour permettre au principe actif de circuler dans le sang à concentration constante et le plus longtemps possible. Ces stratégies, la plupart du temps complexes, sont souvent difficiles à mettre en oeuvre. Ipsen vient de commercialiser un médicament, l’Autogel®, qui est un hydrogel uniquement constitué d’un peptide thérapeutique (le lanréotide, analogue de la somatostatine) et d’eau. Lorsque ce gel est injecté sous la peau, le peptide est relargué dans la circulation sanguine à concentration constante pendant plusieurs semaines. L’étude détaillée de ce gel a montré que le peptide s’auto-assemblait dans l’eau sous forme de nanotubes. Ces assemblages reposent essentiellement sur des interactions non covalentes et ressemblent fortement au mode d’assemblage des protéines prions formant des fibres de type amyloïde. L’idée de ce projet est que les propriétés pharmacocinétiques de l’Autogel® sont la conséquence de la stabilité des assemblages du lanréotide et qu’il suffirait d’identifier les paramètres moléculaires guidant ces assemblages pour créer d’autres peptides thérapeutiques dont les hydrogels présenteraient les même propriétés pharmacocinétiques.