DIGENFOR : Variabilité nucléotidique de gènes candidats impliqués dans l'adaptation des arbres forestiers à leur milieu – DIGENFOR

Si les méthodes modernes de la génétique ont permis d’estimer le nombre, la position sur le génome et les effets des gènes majeurs (QTL) contrôlant une partie de la variation des caractères quantitatifs liés à l’adaptation des végétaux à leur environnement, les connaissances sur la nature de ces gènes restent encore embryonnaires. Le séquençage systématique d’étiquettes de séquences exprimées (EST) et les études de criblage différentiel au niveau du transcriptome et du protéome ont permis de révéler une variabilité remarquable tant au niveau de la séquence des gènes que de leur niveau d’expression. Parmi le pool de gènes potentiellement impliqués dans la variabilité phénotypique des caractères d’intérêt économique ou écologique, il s’agit maintenant d’identifier ceux qui sont réellement impliqués dans le contrôle génétique de ces caractères. Ce projet de génomique des populations, qui regroupera des écologistes, des généticiens et des biologistes moléculaires, s’attachera justement à identifier les gènes et si possible les polymorphismes qui affectent la variabilité de caractères adaptatifs. Nos recherches porteront à la fois sur des gènes de struture et sur des facteurs de régulation de l’expression des gènes. Les caractères cibles concerneront la phénologie du débourrement et la réponse à un déficit d’alimentation en eau chez le chêne sessile et le pin maritime. Dans la pratique, l’information générée permettra d’améliorer la gestion des ressources génétiques forestières tant au niveau des programmes de conservation de la diversité fonctionnelle, que dans le cadre de la sélection assistée par marqueurs. Même si les résultats ne portent que sur deux espèces, étant donnés la nature des caractères et la diversité des gènes étudiés, les aspects méthodologiques et expérimentaux devraient pouvoir être transférés à d’autres espèces d’arbres forestiers et fruitiers (voire à des plantes annuelles de grande culture), pour lesquelles les changements climatiques annoncés constitueront de nouvelles pressions de sélection auxquelles ces organismes auront à faire face.